L. Marti : Sans le naming, nous serions amenés à réduire la voilure

Le président de l’UBB a accordé un long entretien dans Sud-Ouest concernant le projet « naming » du stade Chaban Delmas, important pour l’avenir du club. En voici quelques extraits.

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Depuis son existence, le club a des déficits plutôt récurrents que j’ai toujours assumés. Ce qu’il nous manque, c’est un mécène très puissant ou un appui important des collectivités mais que je ne réclame pas. Je considère que c’est à nous de trouver des solutions. On sort d’un épisode Covid très douloureux, nous aurons un déficit de 10 millions d’euros. Il sera couvert pour une petite partie par les aides de l’État. Il faut saluer l’élan des solidarités de nos partenaires et de nos abonnés.

Malgré tout ça, il va encore manquer beaucoup d’argent. Le PGE (prêt garanti par l’État) nous permet de ne pas déposer le bilan et d’étaler la dette. Mais ce qui nous inquiète, c’est qu’on ajoute de la dette à a dette. Pour éviter cela, on a une solution : une entreprise est intéressée par le « naming ». Il faudrait pouvoir aboutir, sinon nous serions amenés à court terme à réduire la voilure et donc à mettre l’UBB en position de jouer le maintien et plus la qualification. Ce serait dramatique. (…)

« Le 9 ou le 10 juillet, cette entreprise familiale girondine annoncera elle-même qui elle est, quel est son projet et quel sera son nouveau nom. Jusque-là, c’est classé secret-défense. Nous avons déjà un accord pour un contrat de 7 ans, je ne dévoilerai pas le montant mais il permettrait d’éponger une bonne partie de notre dette. (…)

J’ai le plus grand respect pour Monsieur Jacques Chaban-Delmas, je sais ce qu’il représente, ce qu’il a fait pour cette ville et pour la France, mais aussi sur le plan sportif. Il n’y a pas de débat autour de ça. Mais je crois qu’on peut respecter le passé sans vivre dans le passé. Aujourd’hui, la priorité, c’est de maintenir l’UBB au plus haut niveau et que nous puissions continuer à assumer notre rôle social. (...)

J’ai lu que le maire disait que le « naming », ce n’était pas sa tasse de thé. Mais c’est trop facile de faire de la philosophie avec l’argent des autres. Ma tasse de thé à moi, c’est de pouvoir sauver l’UBB et faire en sorte qu’elle reste au plus haut niveau. (...)

Il n’y a pas si longtemps, quand Alain Juppé a été réélu à la mairie de Bordeaux, dans son programme, il était clairement stipulé que le stade Chaban-Delmas était rasé pour en faire un ensemble immobilier. Nous nous sommes opposés à cela avec l’aide du collectif « Préservons Lescure » et de tous les Bordelais. Alain Juppé a fini par nous entendre. Mais si l’UBB ne s’était pas battue et n’avait pas évolué à ce niveau, se serait-on posé la question de savoir si le stade doit s’appeler Chaban Delmas ? Il n’existerait plus. »