Passe après contact avec Marc Prikazsky, groupe Ceva

Dans cette nouvelle rubrique "Passe après contact", nous échangerons avec les partenaires de l'UBB pour parler rugby, valeurs et entreprise ! Pour cette première édition, rencontre avec Marc Prikazsky, le patron de Ceva Santé Animale, partenaire majeur historique de l'UBB.

 
Marc Prikazsky entouré des joueurs de l'UBB Ceva Sevens en février 2020 lors de la première édition de l'In Extenso Supersevens, le tournoi de rugby à 7 organisé par la Ligue Nationale de Rugby.

Bonjour M. Prikazsky, pouvez-vous nous présenter Ceva Santé Animale ?
Ceva Santé Animale est une ETI, une Entreprise de Taille Intermédiaire, qui comme toutes les ETI est fortement implantée dans son territoire. Elles font entre 250 et 5 000 personnes, plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et sont à 70% en dehors de l’Île-de-France, ce sont elles qui font cet enracinement local qui n’est pas caractéristique des entreprises du CAC 40. Ce sont aussi, souvent, des boîtes qui sont sponsors des clubs parce qu’elles contribuent au développement de leur territoire. Ceva, c’est du médicament vétérinaire et 1,3 milliard cette année, un peu plus de 5 000 personnes et une présence mondiale, mais le siège est à Libourne !

Comment avez-vous accueilli la belle nouvelle concernant la première place de l’UBB parmi les centres de formation du Top 14 ?
C’est un très belle nouvelle ! Nous sommes fiers de soutenir le club en contribuant à financer le Ceva Campus. Cette première place récompense le travail de fond peu visible mais qui paie toujours à terme. Je suis très heureux pour Laurent Marti et je tiens à féliciter toute l’équipe de formation.

Comment avez-vous accueilli la belle nouvelle concernant la première place de l’UBB parmi les centres de formation du Top 14 ?
C’est une très belle nouvelle ! Nous sommes fiers de soutenir le club en contribuant à financer le Ceva Campus. Cette première place récompense le travail de fond peu visible mais qui paie toujours à terme. Je suis très heureux pour Laurent Marti et je tiens à féliciter toute l’équipe de formation.

Quel est votre rôle au sein de l’entreprise ?
Je suis le PDG du groupe, donc je suis le patron et l’un des actionnaires importants du groupe, en sachant qu’il y a un actionnariat important, j’ai beaucoup ouvert le capital. J’ai donc les deux casquettes : je suis Président du Conseil d’Administration et Directeur Général de l’entreprise.

Dans cette période particulière que nous traversons, quels sont les projets de Ceva Santé Animale ?
Nous sommes en train de former avec le CHU de Bordeaux, et notamment le Professeur Malvy qui est un des Professeurs au conseil scientifique d’Emmanuel Macron, des chiens pour la détection de la Covid. Les chiens sont capables de détecter, avec 95% d’efficacité, les gens qui sont infectés. C’est bien au-dessus des tests PCR classiques, qui sont autour de 70-80%, c’est donc une arme intéressante. Il faut former les chiens, ça prend 5 à 7 semaines. Nous avons mis un centre de formation sur Libourne et nous sommes en train de mener toutes les études scientifiques entre le CHU de Bordeaux et Ceva Santé Animale. Pourquoi c’est intéressant ? Regardez la NBA, ils ont fait des tests sur l’équipe de Miami pour pouvoir détecter rapidement les gens lors de leur arrivée au stade et les accepter ou non. Nous, on voudrait l’utiliser dans les EHPAD, vous comprenez bien que vous ne pouvez pas effectuer un prélèvement nasal chaque semaine sur des personnes âgées… Les chiens c’est indolore et hyper-efficace. On ne remplira pas les stades de la même façon mais on peut l’imaginer… Pourquoi les chiens ? Parce qu’ils ont une capacité olfactive absolument exceptionnelle, bien supérieure à l’humain, ils détectent environ 100 000 odeurs. Ça pourrait présenter un intérêt pour mettre des personnes dans un stade, c’est un outil supplémentaire que nous en sommes en train de former et qu’on mettra à disposition.

Y a-t-il d’autres projets en cours ?
Oui, nous avons toujours énormément de projets mais cette période vous oblige à revoir complètement vos business models, votre façon de travailler, etc… Forcément, quand vous êtes dans la restauration ou le spectacle, votre domaine s’effondre. Nous, nous avons 50 filiales dans le monde et nous ne pouvons plus nous déplacer. Ça nous oblige à réfléchir à une nouvelle façon de passer les messages, former les équipes localement… C’est une période intéressante pour ça, parce qu’en fait très rapidement tout le monde a changé. Nos clients qu’on n'aurait pas pu rencontrer par hangout, aujourd’hui ils le font comme nous car ils ont la même contrainte. Nous avons des domaines très différents : nous avons d’un côté les productions animales (vaches laitières, poules pondeuses…) qui ont été différemment impactées par la crise avec la fermeture des restaurants. Et de l’autre côté vous avez les animaux de compagnie : les gens se sont rapprochés d’eux et donc ce domaine s’est développé. Ils y ont fait plus attention, les ont plus soigné, c’est devenu un être vivant clé dans leur vie quotidienne. Je parle de tout un tas de personne qui se retrouvent plus ou moins seules et qui d’une certaines façon sont devenues plus ou moins proches de leur compagnon.
Oui nous avons des projets de développement, le business a été impacté mais nous nous en sortons plutôt bien par rapport à pas mal de secteurs. Nous continuons globalement de nous développer, aussi parce que nous sommes une boîte mondiale : quand vous regardez la Covid, la crise est apparue en Chine et notre business s’est effondré, puis après c’est parti en Europe, aux Etats-Unis, au Brésil… Et tout ça plus ou moins décalé, à chaque fois que ça déconfine le business repart… Vous amortissez mieux les crises quand vous êtes une boîte mondiale

Pouvez-vous nous parler de votre engagement et de votre lien avec l’UBB ?
Beaucoup d’entreprises choisissent d’être sponsor et supporter d’un sport. Quand vous prenez les salariés d’une boîte comme la nôtre, il y a tout les sports, mais moi je trouvais que le rugby, à l’image d’une boîte comme Ceva, est vraiment un sport d’équipe : les joueurs sont très complémentaires, c’est la façon dont ils jouent ensemble qui fait la différence et pas les individualités, c’est d’abord le groupe. Et puis je trouve que les valeurs, qui sont des valeurs de courage et de respect, sont des valeurs qui nous parlent beaucoup, c’est pour ça que j’ai vraiment souhaité qu’on associe durablement Ceva au rugby. Nous l’avons fait au travers de l’UBB mais aussi du club local, le RCL à Libourne, parce qu’il me semblait important de ne pas être là simplement pour les clubs qui ont de l’image mais aussi pour la proximité. Ce sont des valeurs que nous défendons beaucoup : on protège d’abord sa famille, ses salariés, sa communauté, la France… Donc ça nous parle. On a pris l’UBB car c’est l’équipe de Top 14 qui est à notre proximité, et puis forcément le club où vont les enfants de nos salariés : le RC Libourne. Le rugby a ces valeurs-là, de respect. Quand quelqu’un est passé par le rugby, c’est un profil intéressant pour une entreprise. D’ailleurs nous nous sommes d’abord mis dans le centre de formation, parce que là aussi ça nous parlait. Ce qui fait la réussite d’une entreprise n’est pas loin de ce qui fait la réussite d’un club : l’exemplarité, la sélection d’un joueur pour ses performances et pas pour sa « gueule »… On voulait plus être sur le centre de formation pour pouvoir échanger sur le management que d’être sur les maillots, nous le faisons d’abord pour nos salariés.

On vous retrouve donc sur le short mais également naming du centre d’entraînement de l’UBB : le Ceva Campus.
C’est exactement ça. Je préfère le fond à la forme : le maillot c’est la forme et le centre de formation, le fond. Donc ça m’intéresse plus !

Quel est votre plus beau souvenir avec l’UBB depuis que vous êtes membre de l’UBB Business Club ?
Il y en a plein, mais je me souviens d’un match où on était allé battre Castres à Castres. C’était avant que Christophe Urios soit là et rien ne nous permettait d’imaginer qu’on allait gagner. C’était complètement improbable et puis le stade… C’est compliqué, on n’est pas les bienvenus (rires) ! Ce qui est extraordinaire c’est qu’on s’était en plus pris un carton rouge et nous avions gagné le match. Ce que je vois maintenant, où nous nous battons jusqu’au bout, ça fait la différence. Ce n’est jamais perdu, alors qu’à une époque nous perdions les matchs à la fin… J’aime bien ça, j’aime ce côté où on se bat jusqu’au bout et j’aime bien l’UBB qu’on voit maintenant. Bon, on nous a « volé » quelque chose l’année dernière, parce que je pense qu’il y avait moyen de gérer un peu différemment la fin de saison. On a fait une saison exceptionnelle mais on voit qu’on reprend encore ! J’ai plein de beaux moments de matchs, j’aime l’ambiance des supporters et suis un peu malheureux ces supporters de très longue date, les abonnés… J’ai d’ailleurs trouvé très bien ce tour de stade qui a été fait après le match contre le Stade Français. Elle fait plaisir cette équipe.

Que pouvons-nous souhaiter, à Ceva Santé Animale ainsi qu’à l’UBB pour les mois à venir ?
Je pense que ce qui est important c’est que c’est dans les moments difficiles qu’il faut être solidaires. Il y a des boîtes qui peuvent être sponsor et en difficulté, alors évidemment il faut d’abord sauver les emplois mais j’ai envie de dire qu’il faut être solidaire de son équipe en cette période compliquée. J’avais dit tout de suite à Laurent (Marti) : « On sera là ». J’aimerais bien que l’UBB soit dans les 6, après on verra : tout se joue sur un match. Donc on ne sait jamais ! Mais je trouve qu’elle est bien cette équipe. Si on pouvait rêver d’une finale contre le Stade Toulousain et qu’on les batte, ça me ferait plaisir (rires) ! Je trouve que physiquement les joueurs sont bien préparés, même si on a plus de blessés que la saison dernière, on voit que physiquement ça tient. Je trouve que ça monte de match en match, je pense que l’équipe a grandi et pourtant nous avons perdu un Radradra ! On sent aussi que l’ambiance est bonne, on sent que les mecs se font plaisir, qu’il y a un truc qui se passe.

Merci Marc Prikazsky