Scott Higginbotham : "Le club est entre de bonnes mains"

Le troisième ligne centre Bordeaux et Blanc, Scott Higginbotham (32 ans, 1,95m, 110kg), découvre le Top 14 et l'Europe avec l'UBB. Débarqué des Queensland Reds à l'intersaison, l'Australien n'avait auparavant connu que le championnat de son pays natal, entrecoupé d'une pige au Japon. Après deux matches convaincants il livre son sentiment sur son premier mois en Gironde, à quelques jours de la réception de Brive (vendredi à 19h à Chaban-Delmas) pour le dernier match de préparation.

Scott Higginbotham a été de tous les combats contre Toulon.

Scott, tu vis ta première expérience en Europe. A quoi t'attends-tu ?
J’ai entendu dire par d’autre joueurs qui évoluent en France que le rugby français est beaucoup plus physique. Bien évidemment la compétition est rude, surtout en terme de durée : la saison est bien plus longue qu'en Australie ou en Japan League (championnat japonais).

Est-ce que Bordeaux correspond à l'image que tu t'en faisais ?
Absolument, c’est une ville magnifique ! Tout ce que j’ai lu sur internet est véridique, elle est belle et incroyable. C’est une transition facile de la maison jusqu'ici, simplement parce que la ville est agréable et les gens gentils.

Quel est ton sentiment après un mois passé à l'Union Bordeaux Bègles ?
Génial ! Le rugby est top et le groupe est incroyable. Il y a quelques "vieux" mais aussi beaucoup de jeunes dans l’équipe qui ont joué les deux matches amicaux. Je sens que le groupe a énormément de potentiel.

A quoi t'attends-tu en Top 14 ?
Ça va être un gros challenge, surtout à cause du climat. Je n’ai pas l’habitude de jouer sous de grosses chaleurs, puis avec des températures basses et à nouveau de grosses chaleurs. Les changements de température vont être difficiles. Le style de jeu sera également différent en fonction de la météo, mais c'est quelque chose que j'ai hâte d'expérimenter.

Tu as eu l'air en forme pendant les matches de préparation. Comment te sens-tu ?
Pour l'instant tout va bien, j'adore les entraînements. J'apprécie leur format, et jusque-là c'est ce qui me correspond le mieux. J'aime beaucoup le 15 contre 15 et le style de jeu est celui qui me correspond le plus, donc c'est bien pour moi. J'apprécie beaucoup Christophe (Urios) et tout le staff. Même si je ne parle pas encore français, quand les mecs me traduisent les exercices tout me paraît logique. Le projet et les objectifs sont sur la bonne voie et je pense sincèrement que le club est entre de bonnes mains. Le club, le staff et les joueurs travaillent vraiment bien ensemble.

Tu connaissais des joueurs avant d'arriver à Bordeaux ?
Oui, je connaissais Kane Douglas avec qui j'ai joué chez les Wallabies et les Reds (la franchise de rugby du Queensland en Australie, basée à Brisbane). J'ai aussi joué avec Blair Connor chez les Reds il y a longtemps. UJ (Seuteni) aussi, il était dans l'académie (le centre de formation) quand je jouais chez les Reds. Il était encore jeune et moi c'était ma dernière saison chez eux. Je crois que c'est tout... J'ai aussi joué contre Seta (Tamanivalu) en Super Rugby plusieurs fois.

Qu'est-ce qu'ils t'avaient dit avant ton arrivée à l'UBB ?
J'ai parlé avec Blair avant de venir, en lui demandant des informations sur le club mais aussi à quelle distance se trouvait la plage car je surfe beaucoup. J'ai principalement échangé avec Blair et Kane à propos de la ville et de la côte.

Qu'est-ce qui t'a marqué à Bordeaux par rapport à ce que tu as connu avant ?
La plus grosse différence n'est pas forcément vis-à-vis de l'Australie mais plutôt du Japon. Là-bas personne n'attend de toi que tu parles japonais, alors qu'ici tout le monde s'attend ou pense que tu parles français. C'est ce qui est le plus difficile ici : ne pas encore savoir parler français.

En Australie le rugby à XIII est davantage développé que le XV. Comment es-tu arrivé au XV ?
La plupart des personnes qui jouent au XV ont, je pense, de la famille qui y joue. Mon père jouait première ligne au Queensland Rugby Football Club, j'ai aussi joué pour ce club. Mes oncles jouaient au rugby et ont un passé avec le Fidji, donc c'est forcément du rugby à XV. Je regardais aussi les matches avec mon père, c'est comme ça que je suis arrivé au XV.

Qu'as-tu pensé de Chaban-Delmas lors de la réception de Toulon ?
Le stade est incroyable, c'est le style de stade que j'adore. Il n'était même pas plein et on avait l'impression qu'ils étaient 15000 alors qu'il n'y avait que 6000 supporters. Il me rappelle le AAMI Park de Melbourne qui est l'un de mes préférés.

Il y a aussi les couloirs du stade...
C'est une longue marche, c'est génial ! Ça apporte tellement plus de charme !

As-tu un rituel avant les matches ?
Normalement je mange des pancakes comme la veille, mais pour l'instant je n'ai pas pu en avoir ! Je vais sûrement devoir les faire moi-même (rires). Je n'ai pas vraiment de rituel mais j'ai une routine : je m'étire, je mets mes chaussettes et je finis par me strapper. J'essaie de ne pas trop avoir de rituels, quand j'étais jeune j'en avais et ça avait tendance à me jouer des tours quand ce n'était pas bien fait et ça impactait mon jeu.

Une chanson d'avant-match alors ?
Encore une fois, non. Je ne veux pas installer de routine, je veux juste jouer et ne pas trop réfléchir. Avoir mes straps, mes crampons, mon protège-dents dans mon sac et c'est tout.

A quoi t'attends-tu pour la réception de Brive ?
Je suis dans une position où je ne sais pas quoi attendre de tous les matches que je vais jouer. La seule chose que je peux appréhender, ce sont les joueurs que j'ai déjà affronté par le passé. Dans le Super Rugby, où tu joues chaque année les mêmes joueurs, ça peut vite devenir répétitif. Tu connais le style de jeu de chaque joueur, ce qu'ils vont faire... et c'est pareil de leur côté, ils te connaissent par cœur. Jouer dans une nouvelle compétition, où je ne sais pas à quoi m'attendre, me permet de rester sur mes gardes. C'est excitant car ils ne connaissent pas mon jeu.

Un mot pour les supporters de l'UBB ?
D’après ce que Blair m’a dit, on a les meilleurs fans ! Ils remplissent le stade avec en nombre incroyable. J’ai hâte de vivre l’expérience du Top 14 dans notre stade et de voir comment le public de l’UBB réagit !

Merci Scott, bon match contre Brive !

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