F. Cazenave : "Retrouver ce qui a fait la force de Brive."

Après sa grave blessure à l’œil en 2013, ne pouvant plus jouer au rugby en France, le demi de mêlée Florian Cazenave s'est "exilé" en Italie pour poursuivre sa carrière. Il fait son retour en France au CA Brive cette saison, suite à l'accord de Bernard Laporte pour le port de lunettes de protection sur les terrains de rugby. Entretien avant UBB - Brive samedi à Chaban, coup d'envoi à 18h.

Florian, tu as été champion de France en 2009 avec Perpignan, champion d’Italie en 2ème division en 2016 avec le Reggio Emilia, et depuis cette année de retour en Top 14 à Brive ! Après avoir traversé des moments difficiles, c’est une victoire pour toi de retrouver le haut niveau en France ?

Oui complètement, c’était un objectif que ma famille et moi nous étions fixés, du moins d’essayer de tout faire pour revenir jouer en France et pourquoi pas en Top 14. Donc quand j’ai eu la possibilité de pouvoir venir jouer à Brive c’était vraiment la cerise sur le gâteau.

Avec quelques mois de recul par rapport à ta blessure et à ton retour très médiatisé en Top 14, est-ce qu’aujourd’hui le sujet t’agace, ou au contraire tu es fier d’avoir surmonté cette épreuve ?

C’est un peu des deux. Malgré mon désarroi dû à ma blessure, ça m’a permis de vivre des moments extraordinaires en Italie, ça c’est le premier point. Donc oui j’en suis fier et je suis heureux de mes années passées là-bas. Mais je suis aussi content d'avoir quitté l'Italie car j’ai pu retrouver la France. Ce qui va être difficile pour moi maintenant, c’est de continuer de faire parler de ma cause tout en étant perçu comme un joueur "lambda". J’aimerais que cette blessure et mon handicap passent bien après le joueur et la personne que je suis.

Le CA Brive est actuellement 13ème avec 8 défaites pour 2 victoires, comment expliques-tu ce début de saison difficile ?

Le mot qui peut bien résumer la situation dans laquelle on est, c’est « confiance ». Il y a manque de confiance dans le groupe, ça s’est mal enclenché en début de saison avec des défaites vraiment ric-rac à l'issue de matchs qui auraient pu nous sourire. Après tout s’est mal enchaîné, donc maintenant on est en opération survie et maintien du club, avec une mentalité complètement différente de celle qui était la nôtre en début de saison. On est vraiment le couteau entre les dents, chaque match est un défi difficile à appréhender et on fera le nécessaire pour ramener des points n'importe quel déplacement.

Quelles sont les solutions selon toi pour vous relancer ?

Tout simplement croire en nous, retrouver ce qui a fait la force de Brive pendant toutes ces années : une grosse défense, ne pas être pris au piège par l’enjeu et essayer de jouer. On est capable de produire du bon rugby, on a les capacités individuelles pour le faire, à nous de prendre nos responsabilités et de franchir le cap.

Que penses-tu de l’UBB cette année ?

C'est une équipe qui a toujours été relativement attrayante pour le public et n’importe quel joueur. L'UBB joue énormément et a de très bons fondamentaux, elle sait être dangereuse dans n'importe quelle situation. Il y a beaucoup de joueurs qui sont en train d’éclore au très haut niveau et malgré les blessures, c’est un club qui a un vivier très important. A tout moment, qui à tout moment peut s’appuyer sur une formation et des joueurs de qualité. L'UBB est une équipe dangereuse dans n’importe quelle situation.

D'un point de vue collectif, comment appréhendez-vous le match de samedi à Chaban ?

C’est peut-être bateau de dire cela mais c’est la vérité : on a la tête baissée et on est au travail tous les jours pour vraiment essayer de rapporter de chacun de nos déplacements quelque chose, que ce soit une victoire, un état d’esprit, 1 point, 2 points… Pas forcément d’objectifs bien précis, il faut faire le maximum sur le terrain pour pouvoir rendre la meilleure copie possible.

Merci Florian, bienvenue à Bordeaux samedi.