J. Seron : "On monte en puissance."
L'interview du demi de mêlée castrais Julien Seron, à 3 jours de son retour à Chaban face à ses anciens coéquipiers de l'UBB...
(Crédit photo : Castres Olympique)
Bonjour Julien, aujourd’hui nous sommes aux deux tiers du championnat, que penses-tu de cette saison ?
C'est toujours aussi âpre, aussi difficile et indécis. La Rochelle qu’on n’attendait pas forcément là joue les trouble-fête. Tout comme on ne s'attendait pas à un début de saison aussi difficile pour le Racing. Ça laisse de la place pour d’autres équipes, c’est assez serré. Aujourd’hui il n’est pas possible de dire qui sera dans les 6 premières places.
Comment vois-tu votre équipe et l’UBB à l’heure actuelle ?
Je nous vois monter en puissance et le classement le prouve bien, on monte doucement. Mais voilà, il n’y a rien d’écrit. Même si on est de plus en plus appliqué, on maîtrise de mieux en mieux notre rugby, on traîne toujours cette défaite face à La Rochelle à domicile. Pour autant on est dans les clous. La vérité d’aujourd’hui ne sera pas forcément celle de demain. Pour l’UBB c’est pareil, même si aujourd’hui ils ne sont pas dans les 6, il suffit d’enchaîner 2 performances pour y être. Je ne pense pas qu’au 2/3 du championnat on puisse d’ores et déjà dire qui participera aux phases finales. C’est compliqué.
En-dessous du podium occupé par Clermont, La Rochelle et Montpellier, on trouve un groupe à 4 points d'intervalle depuis Castres (43 points) jusqu'à l’UBB à 39 points. Il reste 9 matches, comment imagines-tu cette fin de saison ? Les clubs qui vont jouer sur les 2 tableaux (Coupe d'Europe et Top 14) seront-ils avantagés ou désavantagés par rapport aux autres ?
Ceux qui seront sur 2 compétitions ne seront pas désavantagés, ce sont des équipes qui ont des effectifs qui leur permettent de pouvoir jouer sur les 2 tableaux. Sur ces 9 équipes qui se disputent les 6 premières places, je ne pense pas qu’on puisse en sortir une. A mon sens à part Clermont, La Rochelle et Montpellier qui sont assurées d’être dans les 6, derrière ça va être la bataille jusqu’à la dernière journée.
Tu as 33 ans, tu as une longue carrière derrière toi : 9 ans à Narbonne, d’ou tu sors par la porte de l’infirmerie avec un an de chômage dans la foulée. Puis 3 ans à l’UBB ou tu connais la montée en Top 14, puis 2 ans à Carcassonne en Pro D2, puis Urios t’appelle... Aujourd’hui tu es à 27 feuilles de match en Top 14, 2 essais. Tu retourneras à Carcassonne à la fin de la saison, comment juges-tu ton parcours et comment vois-tu ton avenir ?
Mon parcours je le juge rebondissant, chouette, parce qu’il y a eu des haut et des bas mais j’ai toujours eu confiance en moi. J’ai toujours gardé la tête haute et je me suis toujours battu pour trouver un club, pour gagner ma place dans un club. C’est un beau parcours, à force de caractère et de mental et grâce à la confiance que m’ont apporté certaines personnes à qui je dois beaucoup, j’en suis là. Aujourd’hui c’est la fin d’une aventure à Castres parce que j’ai fait mon temps ici, ce qui est normal parce qu’il y a des jeunes qui poussent. J’ai la chance de rebondir dans un autre club, avec une nouvelle aventure mais aujourd’hui il me reste encore 3 ou 4 mois à faire avec Castres avec qui je vais prendre du plaisir. C’est une équipe avec laquelle je me régale donc je vais essayer d’ici la fin de saison de faire encore de mon mieux pour avoir du temps de jeu et continuer de me régaler, me faire plaisir pour amener à l’équipe ce que je peux amener si on fait appel à moi.
Dimanche, vous venez à Chaban pour jouer face à l’UBB. Match à 12h30, ce n’est pas un horaire un peu difficile pour jouer ?
C’est vrai que c’est une heure qui chamboule les organisations souvent bien établies. Mais on s’adapte, ce n’est pas la première fois qu’on joue à cette heure-ci, on l’a eu cette année déjà une ou deux fois. A peine sorti du lit tu sais que 3h après tu seras déjà sur le terrain à quelque chose près. Il faut très vite se concentrer au saut du lit et être prêt très tôt et adapter son alimentation, sa mise en train. Une fois que t’y es l’heure importe peu, c’est surtout les heures qui précèdent qui ne sont pas simples à gérer, préparer un match à 10h du matin ce n’est pas habituel.
Ce match, comment le vois-tu sachant qu’au match aller vous avez gagné de 6 points, et qu’il y a eu 3 essais de chaque côté ?
Je vois un match serré comme à l’aller, un match avec une grosse bagarre sur le jeu au sol notamment, à l’aller ça avait été un match dur. Pour nous ça avait été compliqué dans la lutte au sol parce que Bordeaux nous avait causé pas mal de problèmes, nous avait ralenti pas mal de ballons, on avait des libérations compliquées. Puis nous c’est aussi notre dada le jeu au sol donc je pense qu’il va y avoir un gros affrontement là-dessus et je pense que l’équipe qui s’en sortira le mieux ne sera pas loin de la vérité. Ca va être un match dur, mais pour autant j’espère qu’il sera aéré et qu’on verra un beau rugby.