A.Menini : "On ne se cantonnera pas à seulement gagner à la maison."
Bonjour Alexandre, tu viens d'arriver au LOU après deux années et demie passées à Toulon. Quelles raisons t'ont-elles poussé vers Lyon ?
La saison dernière ayant été assez difficile pour moi à Toulon, je voulais prendre un nouveau challenge. C'est vrai que 80% du chemin était déjà fait puisque je connaissais bien Pierre Mignoni et j'arrivais en terrain connu avec un entraîneur avec qui j'avais l'habitude de travailler, que j'appréciais et dont je connaissais les méthodes, ça a beaucoup fait pencher la balance pour ma venue à Lyon. Et puis le discours des dirigeants, qui veulent faire du LOU un club important, a compté pour moi. Le challenge m'a donné beaucoup d'envie, il y a tout ce qu'il faut ici, des infrastructures terribles, des dirigeants compétents et un entraîneur dont j'apprécie la philosophie et avec qui j'avais aimé travailler. Je savais néanmoins que j'allais arriver en terrain connu et non pas en terrain conquis parce qu'avec Pierre (Mignoni) ça n'est jamais conquis, tous les joueurs toulonnais qu'il a eu sous ses ordres et qui sont venus le connaissent bien et savaient qu'il allait sûrement être encore plus dur avec nous qu'avec les autres.
On dit que le poste de pilier est très technique, et qu'avec l'âge l'expérience compense la fatigue physique, qu'en penses-tu toi qui a passé la trentaine ?
C'est assez paradoxal car en vieillissant on a plus que de la technique, on a aussi les ficelles du métier, mais c'est vrai qu'en vieillissant les qualités physiques ne sont plus forcément les mêmes qu'à 22 ans, il y a donc moins de physique, mais plus d'expériences. J'ai 33 ans, et encore maintenant chaque mêlée est différente. Si un pilier se bonifie avec l'âge, c'est avant tout grâce à l'expérience de milliers de mêlées jouées en matchs ou à l'entraînement.
Es-tu étonné de retrouver ton ancien club Toulon après ce bloc de cinq matchs avec 11pts à la 8ème place ?
Etonné... oui et non ! A Toulon il y a la culture de la gagne, c'est un des meilleurs clubs d'Europe, pendant les quatre cinq dernières saisons il a été sur le toit Européen. Aujourd'hui il y a eu beaucoup de bouleversements, le staff a changé, beaucoup de joueurs manquent, ils ont eu quatre déplacements sur cinq matchs, non je ne suis pas très inquiet pour eux, quand on voit que contre Toulouse, quand ils arrivent à mettre leur jeu en place, ça reste une équipe redoutable. Là ils viennent de perdre au Racing, mais c'est quand même contre le champion en titre. Quand on regarde tous ces éléments, je ne suis pas inquiet, les supporters le sont peut-être, mais pas moi. L'année dernière après cinq matchs nous étions exactement pareils, 11pts, et on a joué la finale.
Même question mais pour le LOU, es-tu étonné d'avoir 11 pts après ces cinq premiers matchs ?
Non, il y avait déjà en place une très bonne équipe qui a été championne de PRO D2, il y a eu un recrutement ciblé et intelligent de la part des entraîneurs. Là où on pouvait peut-être se poser des questions c'est sur la question de savoir si la mayonnaise allait prendre ou non. On a fait deux mois de préparation, très durs. Puis des matchs très bons à domicile, à l'extérieur ça a été un peu plus compliqué mais l'équipe est en train de se mettre en marche et on sait que le chemin est encore long et sera difficile avant de pouvoir gagner davantage. Comme pour tous les clubs.
Samedi soir vous venez à Chaban-Delmas rencontrer l'Union Bordeaux Bègles, comment vois-tu ce match ?
C'est toujours difficile de dire comment on voit un match, Bordeaux est au coude à coude avec nous, je pense qu'ils vont vouloir faire le meilleur match pour gagner. Nous on est une équipe qui monte, on vient de gagner à domicile mais on ne se cantonnera pas à seulement gagner nos matchs à la maison, on a aussi envie de faire des bons matchs à l'extérieur et de ramener des points de nos déplacements. On devrait donc avoir un match très dur et très physique avec beaucoup de jeu. Après le meilleur gagnera, mais on vendra cher notre peau.
Merci Alexandre et bon match.
