Pour une poignée de secondes

 Une semaine après l’incroyable scénario face à Toulon, l’Union espérait bien doubler la mise pour s’installer presque définitivement dans le Top6. Et tout était présent ce samedi pour faire de ce match une fête : un soleil radieux, un stade comble et des statistiques favorables. Tout, ou presque. Car dans un match haché et indécis, l’UBB s’incline finalement d’un point dans les arrêts de jeu sur un drop. Cruel, mais pas illogique. 

Break manqué

 Au vu de l’entame de match, on aurait pourtant pu se dire que le scénario des précédents UBB-Stade Français allait se répéter, et que c’est sur un score fleuve en faveur des girondins que s’achèverait cette rencontre. Menant rapidement 06 – 00 au score grâce au pied de Bernard (4’, 8’) et semblant imposer son rythme, à l’image de l’énorme action de Lesgourgues dans les 22m parisiens (7’), tout portait à croire que l’UBB allait rapidement prendre le large. Oui mais voilà, les girondins ont aujourd’hui trop largement pêché dans l’efficacité et la concrétisation pour espérer l’emporter. Cette action de demi de mêlée résumera bien la physionomie de ce premier acte : une Union dominante, menant les débats mais ne parvenant jamais à breaker et tuer le match. Car en face, le Stade Français commença petit à petit à mettre sa stratégie du jour en place : ralentir le jeu et ramener celui-ci à un défi physique et une guerre de tranchée permanente. Contraignant les girondins à du jeu au près et du combat, notamment grâce à une défense très agressive, ils ont réussi à brider l’UBB et l’empêcher d’utiliser son arme principale : le jeu. Se montrant réalistes au possible, notamment durant leur supériorité numérique suite au carton jaune à l’encontre de Clarkin (22’), ils ont réussi à faire fructifier leurs quelques incursions, passant de 09 – 03 à 09 – 17 peu avant la pause. Pas l’Union.

Si près, si loin

 Au retour des vestiaires, beaucoup se sont alors remémoré le match contre Toulon, attendant la révolte girondine comme la semaine passée. Longtemps espérée, celle-ci n’est jamais venue. Bien que revenue à deux longueurs après deux nouvelles pénalités de Bernard (40’, 41’), l’Union n’a pas su inverser la tendance et reprendre les rennes. Dominée en mêlée et cafouillant même sur ses points forts comme la touche (43’, 46’, 56’), elle fut contrainte de batailler encore et encore au sol ou dans le jeu au près dans un schéma de jeu qui n’était pas le sien. Quelques coups d’éclat redonnèrent espoirs à tout un stade, mais chaque fois l’action fut anéantie par un ballon perdu ou une faute, à l’image de la belle percée de Chalmers (53’) ou du contre mené par Guitoune et Lesgourgues (62’). En face, Paris mit à l’œuvre un réalisme froid et poursuivit son travail de sape, se maintenant en tête grâce au travail de Steyn puis Plisson. Et puis, comme contre Toulouse à l’automne, il y eu cet ultime sursaut d’orgueil. Poussant enfin les parisiens dans leur retranchement, ce qui valut d’ailleurs un carton jaune à LaValla, l’UBB mis tout son cœur et ses dernières forces pour envoyer Madaule à l’essai, scénario identique à celui de Toulouse. Deux minutes à jouer, devant au score, tout semblait enfin sourire à l’Union. Mais c’était oublier un peu vite qu’un match dure 80 minutes. Deux minutes qui permirent à Paris de relancer, puis finalement à Plisson de claquer le drop de la gagne après la sirène. Pragmatiques et réalistes, on vous avait dit. 

 Certes le scénario est cruel, mais il faut reconnaître que cette défaite semble presque logique, tant l’Union a eu les occasions mais n’a jamais su les saisir face à des parisiens réalistes et pragmatiques. Tombée dans le piège du Stade Français, elle a montré qu’elle manque encore un peu d’expérience et de maîtrise pour remporter ce genre de rencontre. Mais il est une chose que l’Union démontre aussi à tous depuis quelques années, c’est qu’elle apprend vite. Le chemin est encore long, et si l’UBB n’a plus toutes les cartes en main, elle en a encore de bonnes à abattre. 

 ALLEZ UNION

UBB  22  -  23 STADE FRANCAIS

Arbitre : Monsieur M. C. LAFON, T° 20°C, vent  nul, soleil, pelouse excellente

Composition de l'équipe : Poirot, Avei, Gomez-Kodela, Marais, Botha, Madaule, Clarkin, Saili, Lesgourgues, Bernard, Guitoune, Lacroix, Talebula, Connor, Beauxis.

Remplaçants : Auzqui, Delboulbes, Ledevedec, Chalmers, Adams, Serin, Brousse, Toetu

 Prochain match contre Clermont au stade Michelin à Clermont le vendredi 13 mars à 20h45




Clément

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