Interview de Jérémy Sinzelle stade Français
Jérémy tu es un tout jeune joueur de 24 ans. A 18 ans à Toulon, tu as joué deux matchs en TOP 14 dont un comme titulaire 80' contre Bayonne, à 19 ans trois matchs de 80' en TOP 14 et 4 en challenge Européen, arrivé en 2013 au Stade Français à 22 ans, dix-sept matchs comme titulaire, et puis la saison dernière deux matchs, le premier de la saison et le dernier. Que t'est-il arrivé ?
A mon arrivé au Stade, avec l'ancien staff je fais une saison assez complète, et puis l'an dernier avec le nouveau staff, après le premier match, je me blesse gravement à Perpignan, rupture du ligament croisé antérieur, et je n'ai repris que pour le dernier match contre les Wasp en Challenge Européen. Période difficile, mais c'est le risque de tous sportifs de haut niveau, malheureusement on n'est pas à l'abri de graves blessures, mais j'ai supporté cette épreuve, un peu comme vous à Bordeaux avec Sofiane Guitoune qui a eu un peu les mêmes soucis avec rupture des ligaments croisés et puis le tendon d'Achille, c'est un peu le même style.
Le Stade Français a gagné trois matchs à l'extérieur, ce qui n'est pas exceptionnel puisque les cinq premiers actuels ont fait la même chose, mais ce qui est peut-être un peu plus "anormal", c'est que vous soufflez le chaud et le froid, vous avez perdu également à l'extérieur cinq matchs à 0pts, même pas un bonus défensif. Si on regarde de plus près ces cinq matchs, Sergio Parisse, joueur exceptionnel, n'était pas sur la feuille de match pour quatre d'entre eux. Vous ne seriez pas un peu "Parisse dépendant" ?
(rires) Bonne question, peut-être, mais je pense plutôt que dès qu'on est sorti on a eu un problème en terme de stratégie et de jeu, on voulait absolument mettre notre jeu en place, jouer, jouer, et à la sortie on tombait sur des équipes plus raides et plus denses, alors qu'il aurait peut-être fallu occuper le terrain, mettre plus du jeu aux pieds et de pression, on s'amuse à vouloir jouer et on tombe dans le piège de match que l'on perd.
Vous êtes troisième avec 7pts d'avance sur le dernier du TOP 6, l'UBB. Avec quatre réceptions et quatre matchs en déplacement jusqu'à la fin des phases qualificatives, il faudrait que l'UBB gagne deux matchs de plus que vous pour peut-être vous faire sortir du TOP 6, ce qui semble presque irréalisable, vous êtes donc à peu près certains d'être au final dans les six premiers !
Non, ce n'est pas encore sûr. Nous avons déjà fait un faux pas à la maison contre Oyonnax, Oyonnax qui est aussi dans la course au TOP 6. Maintenant avec quatre matchs à Jean-Bouin et autant en déplacement, si on ne fait pas de faux pas à domicile, c'est vrai que nous devrions être dans les six premiers et jouer les phases finales. Mais il faut être prudent, on va recevoir Grenoble, Toulouse et Montpellier qui jouent encore aujourd'hui le Top 6 et Clermont qui joue le TOP 2, quatre cadors du TOP 14 à la maison, et en déplacement outre l'UBB, on va au Racing qui joue aussi le TOP 6 et à La Rochelle et Brive qui pourraient eux jouer le maintien, ça va être compliqué. Aujourd'hui on est sur une mauvaise série avec deux défaites et ce week-end on va à Bordeaux, ce n'est pas simple, le faux pas à la maison est interdit pour pouvoir prétendre se qualifier.
Et justement ce match de samedi contre l'Union Bordeaux Bègles, tu le vois comment ?
Pour avoir analyser le match de l'UBB en début de semaine, Bordeaux est une équipe très joueuse, qui pratique très bien le rugby, qui joue très bien collectivement, qui vient de faire un super match contre Toulon avec une première mi-temps un peu compliquée, mais dès que vous mettez votre rugby en place, c'est très très dangereux. Nous on va venir pour se retrouver un petit peu après deux défaites, et essayer de faire un match complet à Chaban-Delmas, je vois un match très compliqué et assez dense.
Merci Jérémy et bon match.