Caballero : "On sait où l'on met les pieds"
Yannick, 6ème année à Castres, tu as été sur 123 feuilles de match dont 106 fois titulaire, sur les 4 dernières années, tu as une moyenne de 25 présences sur la feuille de match dont 22 comme titulaire ! Au-delà du fait que cela prouve tes qualités, cela montre aussi que tu es rarement blessé. Comment fais-tu, quelle est ta recette ?
(rires) Il ne faudrait pas que ça me porte la guigne. Non, il n'y a pas de recette. J'essaye de me donner à fond, dans ce sport si on essaye d'en laisser sous la pédale, on risque de se faire mal. Après il y a une hygiène de vie qu'il faut avoir. Avant je sortais un peu, maintenant je sors un peu moins. Je ne dis pas que c'est ça qui y fait, mais voilà. Après, peut-être que j'ai un ange gardien, on ne sait jamais. Au niveau des blessures, j'ai eu une grosse blessure à Montauban, et maintenant j'espère que j'aurai assez payé pour ça.
Tu as été avec Castres champion de France il y a deux ans, finaliste l'année dernière, et cette saison après sept matchs, vous êtes à 2 points de la zone rouge. Comment on gère ça dans sa tête ?
C'est sûr qu'au niveau du classement on n'est pas bien, on le sait. Mais on sait de quoi on a été capable, et comme je l'ai dit précédemment, on n'a pas perdu tout notre rugby en l'espace de deux mois. L'an dernier, la saison s'est jouée à pas grand-chose, on a failli ne pas se qualifier la dernière journée, et finalement on est en finale au Stade de France. Cette année on est vraiment mal parti. Ce championnat est très difficile, chaque weekend il y a des surprises. Nous les premiers, on s'est fait surprendre, pas chez nous à Pierre-Antoine, mais au Stade de la Méditerranée (match délocalisé à Béziers). Peut-être qu'on n'était pas prêts mentalement pour aborder ce match là. Je pense que c'est cette défaite qui nous a mis dans le pétrin et on va traîner ça encore longtemps. Maintenant on essaye de le rattraper, mais c'est très difficile.
Justement, vous venez de redresser la tête, et de quelle manière, en passant 51pts à Grenoble qui jusque-là faisait presque un sans-faute. Vous saviez déjà que votre prochain adversaire venait lui aussi de passer 51pts à la meilleure défense du championnat, invaincu à l'extérieur et alors leader du classement, Clermont. A ce moment, dans l'euphorie de la victoire vous vous dites : "Super on va bien s'amuser le weekend prochain, nous aussi on a mis 51pts !", ou vous êtes quand même inquiets ?
On sait où l'on met les pieds. Après on prend les matchs les uns après les autres. On a regardé le début du match de Bordeaux et c'était plaisant à voir. Après quand on est sur le terrain contre eux, c'est moins plaisant. Mais on sait où on va. C'est une très belle équipe, quand elle est euphorique elle est capable de vraiment tout. Ils tentent des choses qui passent, ils contre-attaquent de leurs 22m. Ils produisent vraiment un joli rugby. Maintenant nous on va se concentrer sur notre match contre Bordeaux. Ca va être très très difficile, surtout que sur nos déplacements on a pris à chaque fois une correction (à part à Lyon), mais on va essayer de rectifier le tir.
Vous allez jouer au Stade Chaban-Delmas devant 25 à 30 000 supporters de l'UBB. Ca vous impressionne, c'est un joueur supplémentaire pour l'adversaire (le 16ème homme), quel est l'impact produit sur vous ?
Déjà c'est un stade un peu mythique. Après c'est sûr que dans leur antre, les bordelais ont un peu à cœur de corriger leurs adversaires. Ca va être très difficile, on voit que le public bordelais répond présent au niveau du rugby, il commence à y avoir beaucoup de connaisseurs et beaucoup de monde à chaque match, avec une bonne ambiance. J'espère pour nous que ce weekend il n'y aura pas autant de bruit que le week-end dernier, ça voudra dire qu'on fait quelque chose, qu'on arrive à accrocher Bordeaux. Pour finir, oui, je pense que le public bordelais apporte un petit plus à l'équipe.
Et tu le vois comment ce match de samedi après-midi ?
En résumé, soit on arrive à les accrocher et peut-être ramener un point de bonus, soit on fait comme Clermont, c'est à dire déjouer, alors qu'eux réussissent tout ce qu'ils tentent et on prend une grosse correction. C'est à double tranchant.
Merci Yannick et bon match.
Crédit photo : rugbyrama