Revenus de nulle part

Une semaine après son succès sur le leader Montpelliérain, le vaisseau UBB avait cette semaine mis le cap sur La Rochelle, non pas pour y croiser l'Hermione mais bien pour y canonner à l'occasion d'un nouveau derby atlantique. Partis avec l'image d'une équipe peu en réussite ces dernières années hors de son port d'attache, les hommes de l'amiral Ibanez ont su faire preuve au combat d'une vaillance, d'un courage et d'une solidarité majuscules pour ramener dans ses filets la victoire !

La puissance de Taï Tuifua

Coups pour coups 

Débarqués en Charente avec la ferme envie de  briller enfin à l'extérieur, les girondins ne mirent pas longtemps à ouvrir le feu. Alors que leurs adversaires furent dès l'entame réduit à 14 pour un plaquage en l'air de Botia (5'), c'est Connor qui mit le premier le feu aux poudres en profitant de la pression mise sur  la défense rochelaise pour récupérer une passe hasardeuse et inscrire les premiers points, 00 - 07 (6'). Piqués au vif, les locaux réagirent aussitôt. Imprimant un rythme soutenu et profitant de leur puissance physique tant devant que derrière, ils finirent par être récompensés par un essai de pénalité après une mêlée dominatrice, 10 - 07 (17'). Dans une première mi-temps plutôt équilibrée malgré une domination rochelaise en mêlée, les deux camps se rendirent coup pour coup par l'intermédiaire de leurs artilleurs, Bernard répondant systématique à Audy, 13 - 10 (27') puis 16 - 13 (37'). Rééditant une belle prestation en défense, l'UBB parvint à contenir les assauts rochelais jusqu'à la pause, frustrant un peu plus les 15 000 spectateurs de Marcel Deflandre.

Pierre Bernard, auteur d'un 100% au pied
 

Un scénario complètement fou

Reprenant sur un duel de buteurs, cette seconde période fut dans la continuité du premier acte. Les premiers signes de fébrilités faisant leurs apparitions, notamment sur les ballons hauts, les deux camps cherchèrent à pauser le jeu en se recentrant sur les fondamentaux : touches pour l'UBB, à l'image d'un Chalmers bien présent au contre, et mêlées pour La Rochelle, dans le sillage du capitaine Atonio. Décidés à prendre le large pour de bon, les maritimes finirent par faire plier une défense girondine réduite à 14 puis à 13 en quelques minutes, 26 - 16 (65'), après une intense séance de pilonnage de sa ligne. Mais loin de se laisser submerger, les girondins relancèrent, continuant remarquablement d'envoyer du jeu, malgré leur double infériorité. Revenue à sept points après une pénalité de Beauxis, 26 - 19 (71') et surtout à 15 contre...14 après un carton jaune pour Alofa, l'Union vit son courage et son audace payer enfin. Sur une pénalité, les hommes de Raphaël Ibanez firent le pari risqué de la touche, fidèles à leurs principes de jeu. Et contre toutes attentes, ils furent récompensés de la plus belle des manières, alors que Marais s'effondrait dans l'en-but maritime après un maul bien exploité, 26 - 26 (76'). Ayant déjà réussi l'exploit de tenir puis revenir à égalité, les girondins virent leur baroud d'honneur aboutir à une ultime pénalité, permettant à Beauxis d'octroyer la victoire aux siens, alors que Deflandre s'éteignait soudainement, laissant les unionistes et leurs supporters faire éclater leur joie.

Longtemps décrite comme une équipe en difficulté à l'extérieur, l'Union a su trouver d'incroyables ressources pour prouver le contraire. A force de vaillance et de solidarité, nos girondins se sont offerts une magnifique victoire, la première à l'extérieur, et espérons-le, une place durable en haut de l'affiche.