INTERVIEW ARNAUD MELA
Au cours des dix dernières années, tu n'as joué que dans deux clubs Albi et Brive (et l'équipe de France). Est-ce parce que tu t'attaches très vite à un maillot et une région ou parce que tu n'aimes pas déménager, ce qui serait un comble pour un avant rugbyman...
J'ai tendance à essayer de m'attacher à une équipe et de porter son maillot le plus longtemps possible. Si j'avais pu, je serais resté à Albi toute ma carrière. Après cela a été très compliqué puisque le club avait des gros problèmes financiers. J'ai alors dû changer pour Brive, et maintenant pour moi Brive c'est mon club, et je souhaite y passer un maximum de temps et pourquoi ne pas y finir ma carrière. Je fais mon maximum pour rester dans ce club. J'ai besoin de confiance, de cette ambiance, des coéquipiers avec lesquels je m'entends bien. Je ne peux pas changer tous les ans de maison, déménager, j'ai besoin de stabilité, je suis peut-être un joueur un peu à l'ancienne.
Brive serait-il un club où rien n'est comme ailleurs : champion toute catégorie des bonus avec 12 points, troisième meilleure défense (devant Toulouse s'il vous plaît), dans un sport où l'on dit souvent que la meilleure défense c'est l'attaque, est-ce que le fait que vous soyez l'avant dernière attaque du TOP 14 explique votre 12ème place au classement et la lutte pour le maintien ?
Du fait que l'on soit une équipe qui est plutôt toujours bien en défense, on est aussi une équipe qui a du mal à passer de la défense à l'attaque, donc c'est vrai que l'on a du mal à marquer des essais comme par exemple l'Union le fait si bien, de jouer les ballons de contre ou d'avoir un jeu aéré. Notre jeu est plutôt basé sur la défense mais on a aussi cette faculté à ne rien lâcher et de toujours essayer de grappiller des points. Après, on a aussi peut-être une équipe qui est plus à l'aise en défense que dans un jeu aéré et offensif comme vous.
Finalement, après une grosse bataille dans des conditions météo extrêmes, en laissant Biarritz sauver sa saison avec une finale (à gagner) en Amlin Challenge Cup, vous voici libérés pour peut-être sauver la vôtre, n'ayant plus qu'un seul objectif le maintien, mais à condition de gagner samedi contre L'Union, victoire impérative à la maison ce que vous n'avez su faire que cinq fois sur douze cette année. Comment faire pour tuer le chat noir ?
C'est vrai qu'on n'a pas gagné souvent à la maison, surtout au début de la saison et on traîne ça avec nous. On avait pris des matchs à la légère, Lyon, Agen, on n'a pas su tuer les matchs, on menait de vingt points et ils sont revenus. On a fait un très mauvais début de saison que l'on traîne comme un gros boulet et on va aller jusqu'au bout comme ça. Je ne pense pas qu'il y ait un gros chat noir. Maintenant ça va mieux, à la maison on arrive à faire plus de bons matchs mais c'est toujours pareil, on a cette pression du classement et quand elle est là, on n'est pas comme vous qui même en jouant des matchs à énorme pression vous vous faites des passes, vous avez un jeu alerte, nous on a du mal avec la pression, on joue à la maison des matchs très compliqués. Depuis quelques temps on a le soutien du public ce qui nous apporte énormément, ça nous avait un peu manqué en début de saison, après on sait que contre vous ça va être un match très compliqué, que le maintien passe par la victoire à ce match. Vous aussi vous avez besoin de ce match, mais vous avez aussi un joker le match suivant qui je crois sera votre match de maintien. Vous avez droit à un joker, pas nous, donc ce match sera pour nous capital. On le prend très au sérieux. On se prépare comme quand on reçoit les grosses équipes du championnat, avec beaucoup d'appréhension sur notre capacité à faire des temps de jeu, à tenir le ballon, et ne pas le rendre à l'adversaire.
Comment vois-tu le match de samedi contre l'UBB ?
Déjà il va y avoir la météo, ça fait un mois qu'il pleut, pour le spectacle ça serait plus intéressant de jouer avec le soleil. Ca va être un match très compliqué. Je sais que vous allez arriver avec votre équipe pour faire votre match aussi et venir chercher votre maintien avant le dernier match. Nous ça sera la même chose, on n'a pas droit au joker donc ça va être un match très serré avec beaucoup de tension. On va faire le maximum pour que ce soit un match intéressant à regarder, le maximum pour remporter la victoire. On travaille très dur, je pense que vous aussi vous devez travailler très dur, j'espère que ça va nous sourire à nous et que ça vous sourira à vous le weekend d'après, comme ça tout le monde sera content.
Merci Arnaud et bon match.