INTERVIEW LOUIS PICAMOLES

Jouer au Stade Toulousain est ou a été le rêve de centaines de milliers de rugbymen anciens ou actuels. Mais il y a une telle concurrence à chaque poste que, ajouté aux sélections Coupe du Monde, équipe de France et aux blessures, fait que dans ton cas par exemple tu n'as été titulaire que 8 fois en 26 matchs. N'est-ce pas quelque part un peu frustrant ?

Non, dans le sens où il y a eu beaucoup de matchs de championnat pendant la Coupe du Monde, c'est normal que je n'aie pas joué en club, ça ne concerne que dix journées. Mais depuis que je suis revenu j'ai eu pas mal de temps de jeu, j'ai été qualifié pour tous les matchs depuis mon retour de la Coupe du Monde, plus tout le tournoi. Donc à part le tournoi où j'ai eu un temps de jeu assez maigre, ça va, il n'y a pas de frustration.

Au match aller l'Union avait résisté 60 mn avant de s'écrouler suite à un carton jaune, encaissant 6 essais en 20mn. Les extrêmes vont se rencontrer, première attaque contre dernière défense du championnat. Penses-tu que le fait de jouer devant 35 000 spectateurs à Chaban-Delmas va pouvoir transcender les joueurs de l'Union, voire même leurs permettre de créer l'impensable surprise de la 21ème journée ?

On le sait, on le voit chaque week-end, l'équipe de Bordeaux a la capacité de faire de très grands matchs, elle a déjà battu de grosses équipes de ce championnat. Elle nous a posés beaucoup de problèmes quand elle est venue à Toulouse et il a fallu attendre les vingt dernières minutes pour faire la différence et gagner ce match. Ca va être forcément un match compliqué dans un contexte qui est toujours exceptionnel pour ce genre d'équipe : recevoir le Stade toulousain dans un grand stade, bondé de monde. Une grande partie du public sera derrière l'UBB, et forcément ça va leur donner une motivation supplémentaire. Quand on voit la qualité de l'équipe, on s'attend à un match très dangereux et si on ne le prépare pas très sérieusement avec toute l'humilité et le respect que l'on doit à cette équipe, oui on pourrait avoir une grosse désillusion.

Vous êtes premiers avec 15 points d'avance sur le troisième Toulon, sauf catastrophe vous êtes assurés de jouer une demie à la maison, avez-vous vraiment la tête à ce match, ou êtes-vous déjà tournés vers Edimbourg ?

On a la tête à ce match, c'est notre priorité actuelle. Pour le moment on a un petit peu d'avance, mais rien n'est acquis. Il y a encore six journées de TOP 14 avec quatre déplacements pour nous qui seront compliqués, donc on se doit d'être performant sur tous les matchs. On ne lâchera aucun match d'ici la fin de la saison, il n'a jamais été question de ça, et malgré le quart de finale qui arrive, on va faire deux gros déplacements à Bordeaux et au Stade Français, et ces matchs vont nous préparer ce que l'on va rencontrer dans trois semaines à Edimbourg. La seule chose que l'on a en tête, c'est ce déplacement à Bordeaux.

Comment vois-tu le match de vendredi contre l'UBB ?

Ca va être compliqué, l'équipe de Bordeaux est très joueuse, elle pose beaucoup de problème à toutes les équipes qu'elle rencontre, son jeu est très ouvert, avec beaucoup de temps de jeu, beaucoup de courses, de l'agressivité en défense, ça en fait une équipe très dangereuse avec quelques individualités qui font la différence. Comme dans tout match de rugby, on s'attend à un gros combat. Je pense qu'on va être bien reçus, donc on va bien se préparer toute la semaine pour essayer de faire le meilleur match de rugby possible. On fera l'état des lieux à la fin du match, mais on se déplace avec beaucoup d'humilité et de sérieux.

Merci Louis, et bon match.

crédit photo : STADE TOULOUSAIN / Colin Saint Chamant yann

Je suis l'actu du club Dernières actualités