INTERVIEW JULIEN TOMAS

Tu as commencé à jouer au rugby au poste de talonneur, et te voilà à 26 ans international au poste de 1/2 de mêlée. Comment es-tu passé d'un poste à l'autre et pourquoi, et finalement est-ce que ça t'a apporté un petit quelque chose en plus d'avoir commencé au talon ?

C'est vrai que j'ai commencé au talon quand j'étais minime. Chez les jeunes il n'y a pas trop de postes prédéfinis, et comme j'étais un peu teigne, que j'aimais bien les zones un peu chaudes et les rucks, ils m'ont mis devant au talon. Après j'ai su un peu plus lever la tête, et comme je faisais des passes à peu près correctes, les entraineurs m'ont dit qu'ils allaient m'essayer comme demi de mêlée, et en cadet je suis passé demi de mêlée. C'est un poste qui m'a beaucoup plu, on y touche beaucoup de ballons, on y dirige le jeu et j'aime ça, donc j'y suis resté et au fil du temps j'ai essayé d'améliorer mon jeu.

Pour Montpellier début de championnat un peu poussif, et puis formidable redressement, vous voilà 4ème. Comment analyses-tu ces deux périodes de froid et de chaud ?

Effectivement, on a eu un début de saison très difficile suite à l'absence de beaucoup d'internationaux ce qui nous a pas mal handicapés. Mais aussi du fait des trois semaines de championnat supplémentaires pour arriver en finale, plus les congés, nous avons repris l'entraînement plus tard que les autres équipes, moins de préparation, donc moins prêts physiquement, plus un peu de retard à se mettre dans le rythme du haut niveau de la compétition parce que ça a commencé très fort, et puis au fur et à mesure on a retrouvé notre ossature de la saison passée, on a retrouvé cette envie et cette détermination. On savait aussi que c'était une course poursuite avec les points que l'on n'avait pas pris en début de saison. Aujourd'hui on est dans les six premiers, mais on sait aussi qu'il y a encore du chemin à faire pour y arriver.

Les médias spécialisés, les arbitres disent que vous avez le plus beau jeu du championnat. Ce jeu vous a amené en finale l'an passé, crois-tu que votre style de jeu est l'avenir du rugby moderne ?

L'avenir du rugby moderne, je ne sais pas, par contre je sais que nous prenons du plaisir à jouer ainsi, et avoir du plaisir en jouant, ça c'est un point très important. C'est vrai qu'on a une équipe assez jeune, on se connait depuis longtemps, on a des repères que l'on connait bien, c'est le projet de jeu de Fabien Galthié. C'est vraiment un projet de jeu porté sur l'offensive, si on travaille bien toute la semaine, si on est dans un grand jour, on peut sortir de grands matchs. A la sortie ça donne un jeu assez huilé et spectaculaire. C'est vrai qu'on aime bien conserver le ballon, on tape rarement au pied, c'est parce que tout est déjà prédéfini et qu'on a envie d'avoir ce jeu-là à Montpellier. Ca a fait notre force l'année dernière, cette année on essaye de le reproduire, mais les équipes adverses nous attendent et c'est plus difficile de le mettre en place.

Comment vois-tu le match de samedi prochain contre l'Union ?

Honnêtement on se prépare à quelque chose de très dur. Très dur parce que Bordeaux est une équipe qui en ce moment est en confiance, par son nombre de victoires ces derniers temps, avec son classement qui pour un promu est très bon, et je pense que cette équipe n'a pas de pression particulière. C'est là qu'elle est dangereuse, elle a un projet de jeu assez intéressant, du volume de jeu notamment à domicile, les joueurs ne lâchent rien. Ils ont connu surtout la PRO D2, ils sont aguerris dans le secteur du combat, du défi physique, et en plus ils font du jeu, il sera difficile de gagner là-bas.

Merci Julien et bon match.

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