LAURENT, PRESIDENT !

Laurent Marti - Union Bordeaux Bègles - UBB - TOP 14 Orange - LNR

28 questions posées à Laurent Marti, président de l'Union Bordeaux Bègles

Laurent, merci de nous accorder un peu de ton temps pour cette première interview de la saison 2011 2012. Aux 2/3 du parcours, nous allons dresser un premier bilan, parler de l'avenir.
Mais d'abord priorité à celui qui nous manque tous les jours, à Laurent Armand victime d'un accident vasculaire le 2 janvier. Peux-tu nous donner de ses nouvelles ?

Laurent récupère bien. Il revient d'une situation qui était jugée dramatique. Aujourd'hui il a toute sa tête, il parle bien, il a commencé sa rééducation, donc on est tous très contents et on a espoir de le revoir parmi nous sur le terrain.

Revenons chronologiquement sur ces six premiers mois de TOP 14 :
Juillet août, stage de remise en forme, matchs de préparation où on bat de peu le Stade Français et Brive, mais on chute contre La Rochelle, un "relégué". Comment trouves-tu le groupe avant d'attaquer le championnat ?

Ce groupe est à l'image de ce que j'espérais! Pour mémoire, en novembre 2010 lors d'un repas du Président (repas offert par le Président chaque mois pour le staff et les joueurs), je me souviens avoir exprimé aux joueurs mes pensées. J'imaginais bien que la montée se ferait dès l'année en cours et qu'on continuerait avec le maintien en TOP 14 l'année suivante. Je sentais que cette année de Coupe du Monde était faite pour nous. A partir de ce moment-là, je leurs avais demandé de ne pas se détourner de cet objectif. Dès le mois de novembre j'avais compris que ce groupe détenait beaucoup de qualités individuelles et collectives, et je sentais un état d'esprit au-dessus de la moyenne. Finalement on a retrouvé ce groupe pendant le stage de préparation tel qu'on l'avait quitté, sûr de lui, sûr de sa force, et terriblement motivé.

Premier match contre le Stade Français, on se troue en défense, mais on inscrit quand même deux essais. Tu quittes Charléty en pensant que le verre est à moitié vide ou à moitié plein ?

Je suis inquiet après ce match, parce que les matchs amicaux nous avaient donné un peu de baume au cœur, et sur ce match malheureusement on est dominés tactiquement et collectivement. On se trompe de défense. On se demande si ce n'est qu'un problème collectif, ou si ce sont des problèmes individuels, donc on doute, mais en même temps on avait vu que nous étions capables de les inquiéter, on les troue et on marque deux essais. Après la rencontre, à leur rentrée à l'hôtel, Vincent (Etcheto) se penche avec Marc (Delpoux) sur les problèmes de la défense et trouvent des solutions très vite. Ils se rendent compte que ce qui faisait notre système défensif en PRO D2 devait évoluer en TOP 14 et ils corrigent illico.

Deuxième match, on reçoit Bayonne à Chaban, un beau succès populaire avec 23 000 spectateurs, une belle victoire, notre première en TOP 14, le journal L'EQUIPE titre même " L'UBB apprend vite ". Toi, quel titre aurais-tu mis ?

Le même ! C'est exactement ça, c'est ce que je disais dans ma réponse précédente. Les entraineurs comprennent très très vite ce qui ne va pas, le corrigent dans la semaine, les joueurs qui sont des joueurs intelligents arrivent à l'appliquer et on surprend Bayonne par ce groupé pénétrant au coup d'envoi alors qu'ils ne nous attendaient pas là. Dans la semaine, stratégiquement, collectivement, tactiquement on fait de gros progrès, donc le titre était complétement approprié.

Puis vient Clermont, on tient 30' et puis on subit. Est-ce comme tu le pensais, ou finalement est-ce plus dur que tu ne le pensais ?

Après la finale de PRO D2 que nous avons gagnée, je suis invité pour les demi-finales de TOP 14, donc je vois les deux matchs. Je me souviens avoir dit aux entraîneurs "Il y a un rythme, il y a un engagement et notamment du cinq de devant que je trouve hallucinant". Je me dis que ça va être très compliqué. On sait quand on démarre la saison qu'il va y avoir ces matchs contre de très grosses écuries qui vont être très compliqués pour nous. Et on sait aussi qu'il faut avoir la sagesse de faire tourner l'effectif et de ne pas pouvoir jouer tous les matchs à 100%.

Réception de Toulon et avalanche de pénalités contre nous. Avec le recul, ton avis sur l'arbitrage de ce match a –t-il changé ?

Non absolument pas. D'abord je voudrais dire que sur ce match, on était trop confiant paradoxalement. Toulon était à notre portée ce jour-là, c'est indéniable. On ne fait pas une bonne première mi-temps, et en deuxième mi-temps pour des raisons que je ne connais pas, Monsieur Minéry - que j'ai vu démarrer en PRO D2, pour lequel j'ai de l'estime et que je respecte pour son courage et sa compétence-, se met à s'acharner sur nous en deuxième période. On ne sait pas pourquoi, on ne comprend rien. Donc je dirais que d'abord c'est nous qui faisons une mauvaise première mi-temps, et en deuxième période alors qu'on peut encore revenir, Monsieur Minéry nous pénalise de manière outrageuse.

Cinquième match chez un finaliste de la saison passée Montpellier, le match est d'un niveau modeste, mais on gagne. Penses-tu que l'absence des joueurs Coupe du Monde ait pesé sur le résultat ?

Pour ce match là, c'est clair. On n'a pas pu bénéficier de l'effet Coupe du Monde parce que nous même nous avions six internationaux qui nous ont beaucoup beaucoup manqués. Mais s'il y a bien un match que nous n'aurions pas pu gagner sans l'effet Coupe du Monde avec tous ces absents, c'est bien celui-là. Montpellier au complet avec tous ses internationaux est pour moi aujourd'hui une des trois meilleures équipes françaises.

Pour recevoir Biarritz, nous sommes exsangues sur la première ligne, on perd de deux points et nous avons quatre blessés. Entre les résultats et les blessés tout semble aller mal, mais nous sommes quand même dixième. Tu y crois encore ?

Oui complètement ! Biarritz, ça fait partie de ces journées de championnat, de ces matchs où tu sais que ça ne va pas tourner comme tu le souhaites. C'est comme ça, dans une saison il y a les victoires miraculeuses et les défaites que tu regrettes toute la saison. Ce qui me frustre encore plus là, c'est qu'en première mi-temps on domine largement Biarritz, on prend les devants et puis on n'arrive pas à garder notre avance et ça bascule en mêlée. Et puis on n'a pas de chance avec la mêlée, on prend à la fois le carton jaune et l'essai de pénalité, alors qu'à la limite s'il y avait eu tout de suite l'essai de pénalité sans carton jaune on peut gagner. Mais en même temps, je me souviens quand même qu'en deuxième mi-temps Biarritz met la main sur le ballon et nous domine beaucoup. Tous les joueurs parlent de la défaite contre Biarritz, les entraîneurs aussi, mais moi j'avais été particulièrement frustré de celle contre Toulon.

Retour à Chaban-Delmas, réception d'un grand, le Racing Métro 92, 20 000 supporters. Pendant vingt minutes on subit les assauts des parisiens, on ne sort pratiquement pas de nos 22m. Les joueurs font preuve d'une solidarité exceptionnelle, ils ne plient pas, mieux mettent leur jeu en place et gagnent. Tu as le sourire des grands soirs, l'espoir renait, sept matchs et trois victoires et on monte à la 9ème place.

Ce qui est à noter sur ce match-là c'est que, comme toujours lorsqu'une équipe domine et ne marque pas, bien souvent ça se retourne contre elle. Je me souviens très bien du début où je me dis que s'ils prennent les points tout de suite, le Racing va gagner, alors que s'ils ne marquent pas, le match sera pour nous. Après c'est magique, on tient bon, les joueurs font preuve d'un courage extraordinaire, et on marque avant la mi-temps. Là on se dit que ce match ne peut pas nous échapper.

Vient l'ogre Toulouse sans ses joueurs Coupe du monde, notre plus grosse défaite, mais qui cache soixante minutes où Toulouse a douté, l'horizon s'éclaircit, serait-on sur la bonne voie ?

Ca c'est le match qui m'a le plus vexé. C'était un match un peu particulier pour moi, il faut le reconnaître. C'est toujours un peu désagréable de prendre une telle branlée devant ses amis, sa famille, devant le personnel de mon entreprise. On est à la fois vexé, et c'est aussi beaucoup de regrets parce que jusqu'au carton jaune on fait jeu égal avec Toulouse.

Réception à Moga du 3ème Castres qui bien que défait le weekend précédent chez lui par le Racing était sur sept matchs sans défaite. Première victoire par KO, et toujours pas d'essai encaissé à la maison. Tu dois vraiment commencer à croire au maintien ?

Oui ! Ca c'est le match le plus accompli. C'est le match qui nous fait basculer vers la confiance qui nous anime aujourd'hui. On reçoit ce jour-là une équipe qui joue très bien au rugby, qui a deux grands entraineurs, qui a des individualités comme Masoe, et ce jour-là, tous les joueurs du 1 au 15 dominent leur vis-à-vis direct, il y a de l'engagement, de la puissance physique, il y a du beau jeu, de l'efficacité, c'est un match très très accompli qui nous fait basculer vers plus de confiance et un avenir radieux.

Dixième match, déplacement à Agen où on perd 24 – 15. Tu sors déçu et très agacé par le fait que notre rugby de jeu et de mouvements perde face à un rugby qui attend les fautes de l'adversaire pour marquer.

Tout est dit ! A ce moment-là je me demande où va le rugby français parce que je vois qu'Agen a deux excellents entraîneurs - parmi les meilleurs entraîneurs français - Christian Lanta et Christophe Deylaud qui ont toujours promu un rugby hyper offensif, et je me rends compte qu'ils ont changé un peu leur fusil d'épaule depuis le début de la saison, que ça marche et tant mieux pour eux, mais ce jour-là je me dis : "Où allons-nous ? Faut-il changer notre rugby pour gagner les matchs ? Doit-on au contraire continuer sur notre voie et jouer tous les ballons ?"

Onzième match à la maison, contre un adversaire direct Brive, à 4 points devant nous, avec seulement trois victoires, mais sept points de bonus. Raconte-nous comment tu as vécu la pénalité ratée à quatre-vingt-dix secondes de la fin du match et les quatre minutes quarante secondes qui ont suivies.

On a été vraiment heureux de voir ce qu'il se passait. Ce jour-là nous avions produit un jeu trop prévisible (que les entraineurs ont su également corriger après ce match). Quand je vois qu'on commence à conserver le ballon et à multiplier les temps de jeu, j'y crois parce que je sais qu'ils sont capables de le faire. L'année dernière à Carcassonne, sur un match que nous avions mal négocié tactiquement, ils avaient fait la même action, si ce n'est qu'on avait échoué à cinquante centimètres de la ligne d'en-but. Et donc quand ils se mettent à enchaîner, je me dis qu'il y a une bonne étoile qui va nous permettre de marquer et sur le plan émotionnel, ce fut un super moment.

Dernier match des phases aller à Perpignan qui est à un point derrière nous avec un match en plus. Belle première mi-temps où on sort à 06 – 13, et puis comme à Toulouse on tient soixante minutes et plus rien. Après ce match quel bilan as-tu fait des matchs aller ?

La victoire en première mi-temps nous tend les bras, en deuxième mi-temps on s'écroule, ils nous dominent, ils produisent un très bon jeu.
Globalement le bilan des matchs aller est très positif. On se dit que toutes nos chances de maintien sont encore là, que cette équipe a de la qualité, mais que manifestement on est obligé de faire quelques impasses de temps en temps.

31 décembre, Boxing Day, on reçoit finalement le Stade Français à Chaban-Delmas devant 18 000 personnes, un exploit pour un 31 décembre. C'est peut-être notre référence, tout nous réussit, on gagne 39 – 06 et on repasse neuvième. Enfin le travail paye, cette large victoire vient-elle de te faire passer au deuxième plan l'annonce du départ de Marc Delpoux ?

Oui complétement, cette journée est magique, cette communion avec le public, ce jeu extraordinaire fournit par les garçons. Ce jour-là les garçons nous montrent qu'ils sont avant tout accrochés au projet du club, ce fut un grand jour.

Terrible semaine qui va suivre avec le drame Laurent Armand. Déplacement à Bayonne qui n'est pas au mieux, mais l'Union est moralement très perturbée. Bonne première mi-temps qui s'achève sur un score très flatteur de 06 – 20, dix minutes plus tard on passe à 06 – 27 et puis la machine s'enraye un peu, Bayonne reviendra à 20 – 27. Deux sentiments sur ce match, encore une fois à l'extérieur on ne tient pas plus de soixante minutes, et puis l'exceptionnelle force de caractère des garçons qui ont su oublier l'instant du match le drame de Laurent.

Oui...  C'était à double tranchant ce match parce qu'on aurait pu aussi s'effronder moralement mais les garçons ont prouvé qu'ils étaient hyper fort dans leur tête parce que, l'accident de Laurent, on l'a vécu comme un drame familial, c'était impensable, ce n'était pas normal que ça arrive, ce n'était pas dans la logique des choses. Ca fut très très compliqué... et puis ce match fabuleux, où l'on fait deux trois bêtises et puis on doute à la fin. Mais je pense qu'à ce moment-là les garçons vont chercher des ressources morales en pensant à Laurent, c'est sûr.

Réception de Clermont à Chaban-Delmas, 27 000 personnes montrent que le rugby de haut niveau a sa place à Bordeaux. Match perdu face à une belle équipe, mais perdu avec les honneurs. Quelles leçons en tires-tu ?

Il aurait fallu gagner ce match parce qu'il était à notre portée et on n'a peut-être pas su prendre les points quand ils se présentaient. Ce fut un match aussi représentatif de notre marque de fabrique. La première pénalité qu'ils jouent en touche et qui amène l'essai, moi je l'aurai tentée, et la deuxième je ne l'aurai pas tentée et on ne marque pas, je me serais trompé sur toute la ligne. Cela dit je maintiens que l'on aurait pu gagner ce match, on serait plus à l'aise aujourd'hui.

Voilà le match qui va nous remettre à niveau dans le classement, match en retard contre Lyon. Conditions climatiques très froides, Lyon vient de sortir pour la première fois de la zone des relégables. C'est l'autre promu qui vient à Bordeaux, gros pack, très bonne défense, on craint une contre-performance de notre part. Et puis, avec l'art et la manière, c'est le rugby de conquêtes, de jeu et de déplacements qui prend le bonus offensif. Tu déclares après le match "je ne vois pas comment on ne pourrait pas se maintenir". Nos actions remontent sérieusement, tu vends ou tu achètes ?

C'est un match qui nous inquiétait énormément parce que tout était réuni pour qu'on se fasse piéger. Lyon avait rentré tous ses cadres, c'est une équipe très costaud, c'est une équipe qui a un budget bien plus important que le nôtre, j'étais particulièrement inquiet, parce que celui-là, tu le perds, tu descends, il y a huit chances sur dix. Et puis au contraire, encore une fois, les joueurs y mettent tout leur cœur, ils dominent de la tête et des épaules ces lyonnais individuellement, physiquement, collectivement et en plus dans des conditions exécrables. Ils ont fourni un rugby qui a enchanté tous les supporters présents.

Dix-septième match à Mayol, à Toulon qui sort son équipe type avec les Wilkinson, Giteau, Smith, Armitage, Botha… on tient soixante-dix minutes, un carton jaune et on prend trois essais en dix minutes. Il est vrai que nous avions fait un peu tourner le groupe. On revient bredouille, mais ce n'est pas une catastrophe.

Non, il faut quand même rappeler aussi qu'on joue à treize contre quinze pendant dix minutes, et on prend deux essais. Les toulonnais ne m'ont pas impressionné sur ce match, j'ai trouvé que vu les moyens dont ils disposent et à part les vingt premières minutes, leur rugby n'avait rien de très alléchant. Mais c'est une équipe hyper solide qui sera très certainement pas loin du bout cette année. Quant à nous, nous faisons une première période sans parvenir à sortir de notre camp, et en cassant un petit peu notre rythme, mais globalement c'est satisfaisant car ça a permis de donner du temps de jeu à ceux qui jouaient moins et ils ont honoré le maillot.

En bref, comment résumerais-tu notre parcours aux deux tiers de la saison ? Le maintien est-il bien en vue, même si rien n'est encore gagné ?

Je dirais que l'on est dans les temps, maintenant ce qui m'inquiète énormément c'est qu'on a une suite de sept matches avec celui de Toulon particulièrement dangereuse pour nous, on commence par recevoir Montpellier et ça va être très compliqué. S'il y a défaite ce qui ne serait pas illogique, derrière on va certainement se remettre à douter parce qu'on ne va rencontrer que des gros. C'est là qu'il faudra qu'on mesure notre force de caractère.

Dix joueurs ont déjà prolongé leur contrat avec l'Union montrant ainsi combien ils croyaient en notre avenir, et cela malgré des appels de très grands clubs. As-tu d'autres prolongations à nous annoncer… ou départs ?

Cameron Treloar, Hugh Chalmers et Silviu Florea vont signer la prolongation de leur contrat dès samedi. Cela veut dire que nous aurons gardé sans exception tous les joueurs que nous voulions absolument conserver, ce qui est une grande satisfaction.

Les commentateurs sportifs, leurs consultants, les Spécialistes de Canal+, les joueurs des autres équipes, les arbitres, nos supporters de plus en plus nombreux, tout le monde dit que nous avons un très beau jeu. Le nombre de spectateurs augmente, nous faisons des primes sur Sport+, avec tout ça, il va bien y avoir un sponsor national qui va croire en nous ?

Aujourd'hui on réunit tous les éléments pour séduire un gros partenaire. Il me semble que la mariée est belle. Ceci dit il faut qu'on aille les chercher, ils ne viendront pas tout seul, il y a encore beaucoup, à faire dans ce club. Maintenant il faut aussi se développer à travers le partenariat local, je suis confiant pour l'avenir, mais il faudra y aller par étape.

D'ici la fin du championnat, à part Toulouse, nous allons rencontrer des clubs qui vont lutter pour être dans le top 6, et jouer contre d'autres qui se battront pour le maintien. Il nous faut encore trois victoires pour être pratiquement assurés du maintien. Penses-tu qu'il faudra attendre le 15 mai et la réception de l'USAP pour être sûrs de jouer en TOP 14 l'an prochain ?

Malheureusement je le pense. Je crois qu'on sera obligé d'attendre ce dernier match qui sera un match sur le plan émotionnel très compliqué. Mais on y va tout droit.

Tu dis depuis que tu es à la tête de l'Union que s'il y a un grand club de rugby à Bordeaux, le public suivra. Avec nos délocalisations à Bordeaux, en termes de fréquentation des matchs, nous sommes le quatrième club de France. Quand nous faisons 7 500 spectateurs contre Castres à Moga, nous faisons 27 000 contre Clermont à Chaban-Delmas. Si on fait un rapide calcul avec 25  000 spectateurs en moyenne à Chaban-Delmas et 7 500 à Moga, le différentiel en termes de recette brutes est de 600 000€, soit pour une saison de treize matchs 7,8 millions d'euros bruts. L'Union qui a le plus petit budget du TOP 14 avec 8.7 millions pourra-t-elle pour se développer se passer d'une telle somme. La question cachée est "Quid du nouveau stade" ?

Le premier constat que nous faisons est comme on sait que l'on va jouer à guichets fermés contre le Stade Toulousain, on peut aujourd'hui faire la moyenne des matchs joués à Chaban qui est à 23 000 spectateurs. Ca montre bien que le projet initial de Bègles est insuffisant, qu'il faut monter à 20 000 et quand bien même nous serions à 20 000 il faudrait délocaliser deux ou trois matchs dans la saison. Le premier constat est que si nous devons faire un stade à Bègles, il doit contenir 20 000 places. Pour le reste, comme je l'ai toujours dit, c'est un débat à mener avec toutes les collectivités pour savoir comment nous pouvons financer ce projet.

On parle de plus en plus de Raphaël Ibanez pour remplacer Marc Delpoux, et de quelques autres noms, peux-tu aujourd'hui nous en dire plus ?

J'ai en effet rencontré Raphaël Ibanez, c'est quelqu'un qui a confirmé tout le bien que je pensais de lui, mais l'actualité bouillante ne m'a pas permis de me repencher sur ce dossier.

L'état de santé de Laurent semble s'améliorer, mais avec quand même beaucoup d'incertitudes sur une date de retour aux commandes. En attendant, recherches-tu un joker médical ou ferons-nous de l'auto-management ?

Pour l'instant auto-management !

Tu dois faire un point sur l'avenir de l'Union début mars. En avant-première peut-on avoir quelques informations, quels sujets vas-tu aborder ?

Premièrement ça n'aura pas lieu début mars, mais plutôt fin mars début avril. Il y a eu trop de dossiers à gérer et je n'ai pas pu encore voir toutes les personnes que je devais rencontrer pour pouvoir déterminer non pas ce projet où il n'y a rien de révolutionnaire, c'est juste une feuille de route qui donnera les sujet et dates sur lesquels nous devons travailler et comment travailler pour ne pas oublier nos objectifs, et remporter le Brennus un jour.

Souhaites-tu ajouter quelque chose pour clôre cet entretien ?

Oui, je souhaite remercier encore tous les partenaires qui se sont mobilisés autour de nous. Et puis bien sûr comment ne pas évoquer ce public incroyable, fabuleux qui a su se révéler. On savait que si on montait en TOP 14 pas mal de monde nous suivrait, mais ce qu'on n'avait pas deviné - ou que l''on n'avait pas osé espérer ! -, c'est que ce public se transformerait en supporters. Aujourd'hui je crois qu'on est en train de constituer le meilleur public de France. Les joueurs y sont très sensibles, et ça nous aide énormément dans le projet du club. A titre personnel, ça me donne beaucoup de forces et de motivations.

Merci Laurent, et....

ALLEZ L'UNION.

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