INTERVIEW NICOLAS RAFFAULT
Depuis 2006 tu es au LOU.A 80% présent sur la feuille de match ce qui, compte tenu des blessures, est une belle preuve de longévité au plus haut niveau. As-tu un secret pour rester compétitif dans un championnat aussi relevé ?
D'abord je pense que j'ai pas mal de chances, et puis je travaille beaucoup, je fais de la prévention, j'essaye d'abord une hygiène de vie respectueuse de ma profession, je n'ai pas vraiment de secret si ce n'est être responsable. Je fume très peu, l'alcool quelques fois quand il faut se lâcher le weekend, mais je n'ai pas de régime alimentaire particulier, je fais attention. Je pense que l'esprit et le corps sont liés, mais il est aussi important de savoir se lâcher quelquefois. Pendant les vacances, toujours un peu d'entrainement pour préserver le corps garde et l'habituer à un minimum d'efforts.
Tu retrouves le TOP 14 six ans après l'avoir connu avec Castres. Comment est-il aujourd'hui, qu'est-ce qui n'a pas changé, qu'est-ce qui est mieux ?
D'un point de vue personnel, l'excitation et le plaisir de nouer à haut niveau, ce qui a changé, c'est l'intensité sur le terrain ça a pas mal changé, tout va plus vite, va plus fort, ça avance, et puis après l'engouement autour des matchs, le nombre de spectateurs, je crois qu'à Bordeaux vous en profitez aussi à Chaban-Delmas où vous remplissez le stade, c'est vraiment top, avoir ça chaque semaine c'est super. Avant il n'y avait qu'un match par semaine qui passait à la télé, maintenant c'est top. A Lyon il a une certaine effervescence, il nous arrive de croiser des gens qui connaissent le LOU, qui nous posent des questions dans la rue, qui suivent les résultats, ça c'est largement appréciable pour Lyon et le rugby en général.
Lyon vient de sortir de la position de lanterne rouge, dernière attaque, mais 5ème défense. Pour gagner il ne faut pas trop encaisser de points, mais il faut aussi en marquer et plus que ce qu'on encaisse. Le problème ne serait-il pas là ?
Comme on est un promu, je crois que la position des entraineurs en début de saison était d'axer le boulot sur la défense et de prendre un minimum de points. Ce qui nous coûte cher au niveau du classement c'est qu'on a manqué un peu d'efficacité en début de saison, que ce soit au pied ou à la main. Maintenant en terme de fond de jeu, depuis 2 mois on travaille pour essayer de se mettre en position de mettre des essais. On a un super exemple avec Bordeaux qui a un très beau fond de jeu et qui je pense va arriver à se maintenir grâce à son efficacité et ses conditions de jeu, et sincèrement c'est agréable de les voir jouer. Nous on essaye de prendre exemple un peu sur Bordeaux, on met en place un peu plus notre jeu sachant qu'on a quand même une vocation défensive assez forte, c'est un peu le basique qu'on s'impose sur chaque match en imaginant que moins d'essais on prendra, plus on sera dans les clous pour accrocher une équipe et gagner des matchs.
Comment vois-tu le match de vendredi prochain ?
Je le vois déjà ultra froid (rires) et ensuite très difficile. Nous on est assez admiratif de ce que fait Bordeaux dans ce championnat, c'est vraiment beau ce qu'ils font d'un point de vue esthétique et au niveau des résultats. Comme ils jouent beaucoup on se prépare à un match où il y aura beaucoup de rythme. Ca va être très très dur pour nous, après le classement parle de lui-même, on voit que Bordeaux est bien placé, nous moyennement. Je pense que nous ne sommes pas du tout favori, on s'attend à avoir un match très compliqué, si on revient avec un bonus défensif, ce sera déjà une bonne opération. Après on cherche à sortir de la zone de relégation, on peut exploser, avoir une bonne dynamique, mais je pense que ça va être très compliqué.
Merci Nicolas et bon match.
Photo Marc GALAOR