CHAMPAGNE

Ce soir, devant 18 000 supporters réunis au stade Chaban-Delmas, l’UBB affronte le Stade Français, géant invaincu depuis huit matchs et cinquième du Top 14. Match très difficile sur le papier pour l’Union et pourtant, la feuille de route du maintien exige un succès. Vincent Moscato, talonneur qui fit les beaux jours du CABBG comme du Stade Français, tape sympoliquement le coup d’envoi. À quelle équipe la présence de ce monstre sacré va t-elle porter chance ?
Les vingt premières minutes sont clairement parisiennes. Les joueurs de Sergio Parisse mettent les locaux sous pression, font parler leur puissance en mêlée et en récoltent les fruits, que Felipe Contepomi transforme en points : 00 – 06 à la 20’. À ce stade du jeu, les parisiens peuvent penser que la victoire ne sera pas trop difficile à ramener. Le crachin persistant, la pelouse grasse auraient pu laisser présager un match fermé. Mais l’Union est joueuse, même dans des conditions peu favorables, car elle sait que son succès ne vient que par le jeu. D’abord timidement, les Bordelais vont prendre le match à leur compte. À la 23’, après un ballon subtilisé sur mêlée, Rey perce mais ne trouve pas le soutien. Puis à la 27’, Connor vient porter l’attaque à 5m de la ligne et obtient la première pénalité de l’Union, concrétisée par Reihana : 03 – 06. Les hommes de Marc Delpoux défendent avec ardeur, multiplient les placages et contiennent chaque attaque des visiteurs. La première offensive dangereuse de l’UBB échoue sur un en-avant dans les 22m, mais les partenaires du capitaine Clarkin s’installent dans le camp parisien et, après un beau travail des avants, offrent le cuir au jeune numéro 10 Lopez qui tape un drop en position favorable : 06 – 06 à la 36’. Mis en confiance, les locaux se mettent à croire en leurs chances. Profitant d’une mêlée dans les 22m, Adams envoie Lopez, omniprésent ce soir,  marquer un essai magistral. Reihana transforme : 13 – 06 à la mi-temps. Tout Chaban est debout. Aurait-on pu rêver meilleur scénario ?

En début de seconde période, on s’attend à une réaction d’orgueil de parisiens, face à ce promu plus coriace que prévu. Mais après un bref duel de buteurs, c’est de l’équipe locale que vient l’initiative, avec une percée de le Bourhis suivi par Connor qui échappe à deux placages et va aplatir entre les perches. 20 – 06 à la 44’. Et voilà que la rencontre s’emballe sur l’action suivante, avec un coup de pied rasant suivi par Adams. Le ballon capricieux et glissant échappe dans l’en-but aux deux défenseurs parisiens arrivés les premiers, mais pas au numéro 9 bordelais. Essai et 27 – 06 à la 48’. La fête du 31 décembre a-t-elle déjà commencé ? Pour les spectateurs de Chaban, c’est une certitude. Sur le terrain, la réussite ne sourit plus qu’aux Bordelais. À la 50’, une pénaltouche parisienne à 5m est subtilisée par les locaux. Une minute plus tard, le numéro 10 adverse Contepomi sort sur carton jaune. Lopez ajuste une passe au pied de toute beauté pour l’aile droite qui aurait pu finir en essai sans un en-avant. Sous l’averse de points, les parisiens font la tortue, comme un hommage à leurs hôtes bordelo-béglais du jour. Ils jouent deux mêlée dans les 22m locaux, mais n’avancent pas, contrés par de redoutables bordeaux et blanc aux maillots noirs de boue. C’est le moment que choisissent les Girondins pour frapper un coup de plus. Seron envoie un longue passe à Toetu qui fixe. Une passe de plus et c’est Madaule qui s’arrache et va aplatir. 34 – 06 à la 64’.
À la 66’ après une touche un peu trop disputée, le talonneur Rofes et le numéro 8 parisien Parisse sont priés de prendre dix minutes de repos. Le public du stade entame une série de Olas alors que l’Union, privée de son talonneur, a obtenu des mêlées simulées. Les attaques parisiennes répétées restent toujours aussi infructueuses, grâce à une défense haute bordelaise, que la fatigue n’a pas émoussée.
À la 77’, la dernière pénalité pour l’UBB est joué en pénaltouche. Un coup de pied rasant de Seron trouve Connor à la bataille avec deux défenseurs. Mais, comme pour son coéquipier Adams trente minutes plus tôt, c’est lui qui bénéficie du rebond favorable. Et cinquième essai de l’Union sur la sirène ! 39 – 06 score final. Alors que les héros du jour, entament leur tour d’honneur, les joueurs de la capitale repartent la valise pleine de leur plus lourde défaite de la saison.

Au final, les parisiens auront été ce soir à la fois maladroits et dépassés par l’envie de jouer des Bordelais. Le président Laurent Marti savoure cette superbe victoire bonifiée, qui rapproche un peu plus son club du maintien. En conférence de presse, il confirme le départ du manager Marc Delpoux à la fin de la saison. Une page, et des plus belles, se tournera donc en 2012. Alors en ce soir de réveillon et en attendant de connaître le nom du successeur, champagne !

UNION BORDEAUX-BÈGLES 39  -  06 STADE FRANÇAIS

Prochain match contre BAYONNE au stade Jean DAUGER samedi 7 janvier à 14h15

Allez UBB

Arbitre Monsieur Cyril LAFON, T° 10°C, vent soutenu pour l'UBB en 2ème mt, terrain gras

Composition de l’équipe : Forbes, Avei, Florea, Leo, Treloar, Purll, Chalmers, Clarkin, Adams, Lopez, Connor, Le Bourhis, Rey, Carballo, Reihana.

Remplaçants : Delboulbes, Rofes, Madaule, Jaulhac, Seron, Fraser, Brana,Toetu,

Serge