INTERVIEW PIERRE RABADAN
Tu en es à ta onzième saison au Stade Français, et toujours au top. Pour les matchs aller, dix fois titulaire sur douze feuilles de match en treize rencontres de TOP 14. Mais en dehors du jeu, tu as pris aussi une autre dimension au Stade Français en ayant d'autres responsabilités, peux-tu nous en dire plus ?
En dehors du jeu, ça n'a pas fondamentalement changé, sauf que le phénomène nouveau est qu'il y a beaucoup plus de nouveaux joueurs et beaucoup moins d'anciens, donc si on veut dire que quelque chose a changé, oui, c'est qu'il faut rééquilibrer cette différence anciens et nouveaux. Mon rôle, qu'il soit officiel ou pas, est d'essayer de faire en sorte que les nouveaux joueurs soient bien intégrés et qu'ils se sentent bien dans leur nouvelle vie, dans leur nouveau club pour qu'ils donnent de meilleurs résultats sur le terrain.
Début de championnat en demi-teinte, neuf matchs et trois victoires, et puis la résurrection, vous tenez tête au Stade toulousain chez lui, puis quatre matchs et quatre belles victoires ! Le retour des joueurs Coupe du Monde y est-il pour quelque chose ?
Bien sûr, il est clair que comme pour les autres équipes, et compte tenu de la qualité de nos joueurs qui étaient à la Coupe du Monde, leur retour forcément a amené un plus en terme de jeu à l'équipe, puisqu'en général ce sont les meilleurs qui sont à la Coupe du monde. Nous on avait pas mal de joueurs qui étaient sélectionnés, des joueurs importants pour le fonctionnement de l'équipe, et leur retour a permis aussi d'avoir une plus grande concurrence au sein de l'équipe et de monter encore sa qualité, et puis les joueurs qui étaient restés là, qui ont joué beaucoup en début de saison et qui jouent moins maintenant, et bien ils continuent à pousser pour eux reprendre leur place si on peut dire ça, et ça a amené quelque chose de sain. Il y avait aussi beaucoup de nouveaux joueurs qui étaient arrivés, beaucoup d'Anglo-Saxons, et il leur fallait aussi un temps d'adaptation. Maintenant pour nous il y a plus de joueurs latins qui sont revenus de la Coupe du Monde, et ça a permis aussi d'équilibrer un peu les deux cultures dans l'équipe.
Vous attaquez les matchs retour en ayant sept matchs à l'extérieur sur les treize à jouer. Mais surtout vous allez vous déplacer chez six des sept derniers, c'est presqu'une voie royale vers les phases finales ?
Je ne sais pas. C'est sûr que c'est une opportunité de prendre des points, maintenant comme on a vu depuis le début du championnat, il est très dur d'aller gagner à l'extérieur, et puis la situation d'une équipe aujourd'hui n'est pas forcément celle qu'elle aura dans deux ou trois mois, ça va quand même être difficile, on a plus de déplacements que de matchs à domicile, après il y aura des opportunités, serons-nous capables de les saisir ? On va avoir aussi des matchs à domicile compliqués, on va recevoir Toulouse, Toulon... Ceci dit, c'est quand même une bonne chose qu'on se déplace chez des moins bien placés plutôt que chez les premiers. Pour l'instant on n'a qu'une victoire à l'extérieur, c'est très peu (contre l'USAP 16 – 35 avec bonus offensif) et on sait que si on veut rester dans les six premiers, il faudra aller gagner plusieurs matchs à l'extérieur et ne pas perdre à domicile.
Samedi, comment vois-tu ce match contre l'Union au Stade Chaban Delmas ?
C'est particulier parce que c'est un 31 décembre et que c'est une période de fête pour tout le monde. Après je le vois comme un grand match, il va avoir lieu à Chaban Delmas où je n'ai joué que des demi-finales (gagnées ou perdues). Par rapport à Bordeaux on a vu qu'ils étaient capables de battre n'importe qui chez eux, ce que j'avais déjà dit en début de saison et que la première partie de championnat a confirmé. C'est une équipe qui joue très bien au rugby, qui a de très bons joueurs, et qui est plaisante à voir. Si on les laisse jouer on leur court souvent après. On est prévenus, on ne sera pas surpris particulièrement en terme de jeu. Nous il faut que l'on continue à progresser, que l'on essaie de rester sur notre bonne dynamique, et ça sera certainement un des matchs les plus difficiles que l'on aura eu sur le mois de décembre.
Merci Pierre et bon match !