INTERVIEW SYLVAIN MARCONNET

Sylvain, l'amertume d'être de ne pas avoir pris le chemin de la Nouvelle-Zélande et d'être resté à quai est-elle passée ?

Je pense que j'aurai du mal à l'évacuer. Maintenant je n'ai pas envie de dire que c'est de l'amertume, plutôt de la déception, mais tout au long de ma carrière j'ai eu plus tendance à regarder devant que derrière, et devant ça va me mener jusqu'à vendredi soir pour vous rencontrer. Ca reste une grosse déception parce que j'avais eu l'échec de 2007 où étant blessé j'avais tout donné pour revenir, mais malheureusement les délais ont été trop courts. Cette année j'étais en pleine possession de mes moyens, mais il y a eu un choix, c'est une grosse désillusion.

Les résultats actuels du BO sont-ils dus à ton avis aux absents Coupe du Monde ?

Oui, oui forcément, mais pas uniquement. C'est une des justifications, il ne faut pas se réfugier derrière ça, on a quand même un groupe de qualité, les huit internationaux en Coupe du Monde, la grosse poignée de blessés qu'on a actuellement à des postes un peu clé, on a beaucoup d'explications aux résultats actuels. Après ça il faut ajouter l'intégration de nouveaux coaches avec forcément de nouveaux référentiels, plus beaucoup de jeunes qui n'avaient forcément l'habitude du haut niveau, mais j'ai envie de dire que la période et dure, mais certainement qu'elle sourira plus tard au B.O. Tous ces jeunes progressent à grands pas et certainement ils formeront la plus grosse partie du B.O. dans l'avenir.

D'autres équipes aussi ont des absents Coupe du Monde, alors que vous a-t-il manqué ?.

Aujourd'hui il nous manque une victoire. Si on avait gagné notre premier match contre Agen, certainement que ça aurait apporté la confiance aux joueurs, aux coaches, à l'ensemble du club, ce qui ferait que nous aurions très certainement lancés sur une autre dynamique. Mais en sport on ne peut avoir de rétroactivité, sinon on arriverait peut-être à Bègles sur une dynamique de trois victoires. Aujourd'hui, sans victoire, on n'est plus "certain de rien", dans la mesure où tu ne gagnes pas tu remets beaucoup de choses en question. On a besoin d'un match référence parce qu'on le voit on progresse sur chaque sortie, mais on n'a que 4 points.

Comment vois-tu le match de vendredi soir ?

D'abord ça fait très longtemps que je ne suis pas allé à Bègles, ça va être un grand plaisir d'y revenir. C'était un temple du rugby, et c'est bien que ça le redevienne et j'espère que ce sera de façon pérenne. Je n'ai pas encore vu de match des béglais, ils ont fait une belle performance ce weekend. Maintenant nous avons plus tendance à nous concentrer sur notre jeu puisque jusqu'à présent on a eu du mal à mettre en place tous les coups que les coaches voulaient que l'on mette en place. On va voir des images des béglais, je les vois valeureux, courageux, plein d'abnégation pour avoir réussi ce qu'ils ont fait jusque là, mais on reste concentré sur ce qu'on a à faire, la partie de jeu que l'on a à faire. Quand nous arriverons à mettre en place notre jeu, nous ennuierons plus d'un club.

Merci Sylvain et bon match.