CE WEEKEND VU PAR LEOPOLD
Le fait du jour bien sûr est la victoire du Lou sur son terrain contre l’UBB et la défaite d’Albi sur le sien contre Pau. Voilà qui assoit le leader sur son trône et lui confère une avance de 6 points sur son suivant constituant ainsi un pied de pilote qui lui permettra de voyager dans des contrées inhospitalières. La journée est marquée par le regain du jeu offensif, dans le sillage de Grenoble auteur de 10 essais contre Aix et d’Aurillac auteur de 4 essais contre Carcassonne. Au total ce sont 33 essais qui auront été inscrits, seule la confrontation entre voisins opposant Auch à Tarbes a été stérile à cet égard. Grenoble par sa large victoire « colle » au train des Tarnais à la 3ième place et a réalisé un écart avec une Union malchanceuse et qui méritait beaucoup mieux de son voyage au bord du Rhône. Derrière de Mont de Marsan à Aurillac revigoré contre Carcassonne, ça suit allégrement le train. Narbonne est un peu décollée, peut être trop préoccupée par une autre compétition en effet elle doit pointer en tête en ce qui concerne le nombre de cartons jaunes récupérés cette saison. Colomiers en gagnant dans le Forez a fait un pas vers le maintient hors de la zone dangereuse où Dax malgré un déplacement sérieux à Oyonnax et Aix défait face aux Isérois semblent se complaire. Saint Etienne songe parait il à la Fédérale, à 58 longueurs du premier il serait effectivement temps d’y songer.
32500 courageux spectateurs sont venus dans les stades de proD2 ce week-end et pourtant il faisait beau un peu partout et pourtant le Rugby était largement présent sur les écrans avec la reprise du tournoi. Le fait que 6 matchs sur 8 se soient déroulés le Dimanche après midi ne semble pas avoir perturbé loin s’en faut les affluences.
375 points marqués ,un des plus gros score de la proD2, dont 165 points dus au jeu à la main et 210 consécutifs aux talents des buteurs.
- 33 Essais dont 24 transformés.
- 54 Pénalités et pour une fois pas le plus petit drop.
- 9 Cartons jaunes.
- 3 Bonus offensifs et 4 bonus défensifs.
Albi recevait la Section Paloise, match revanche d’une défaite concédée à la dernière seconde du match aller au Hameau. A cette époque, faute de pratiquer un « grand Rugby », Albi était la reine des opportunismes. Les Tarnais ont pris le match par le bon bout, par les avants qui donnent de la voix et imposent l’épreuve de force aux visiteurs, ceux-ci reculent sur les impacts mais grâce à une mêlée forte et une touche prolifique tiennent la dragée haute aux locaux. Ils font mieux que résister et prennent l’avantage aux citrons sur le score de 12 à 06 consécutif à 4 pénalités réussies par Hough contre 2 réussies par Manca. Dés la reprise grâce à Larrieu qui marque un essai transformé le score est porté à 19 à 06, Albi réagit et marque à deux reprises aux 68’ et 75’ lui permettant de repasser en tête par 22 à 26. Il faut attendre la dernière minute pour voir Dumora inscrire un dernier essai, bonifié par Hough qui donne la victoire aux visiteurs par 26 à 29, bonus défensif acquis à Albi.
Voilà Albi terrassé pour la deuxième fois de la saison sur ses terres, cette fois le visiteur s’est lâché, a osé et a réussi dans son entreprise, apportant la preuve que même les citadelles les plus fortes, peuvent être renversées. Leçon à retenir pour les prochains visiteurs.
Grenoble recevait Aix, pas un foudre de guerre bien sûr mais une équipe précédée d’une bonne réputation de solidité, à ne pas prendre à la légère. Grenoble sortait d’un déplacement difficile à Bordeaux où elle avait exprimé du jeu qui n’avait pas eu la récompense escomptée. Là il n’y aura pas photo, où peut être à la fin du match pour entériner le nouveau record des essais marqués lors d’un match de proD2, 10 essais suivis de 7 transformations échelonnés de la 3’ à la 79’, histoire de tenir le speakeur en haleine et de perturber les supporters dans leur sieste dominicale. Aix direz vous ? Les Provençaux ont marqués 18 points dont deux essais. Voilà qui explique en grande partie les résultats d’une journée aussi prolifique. Les causes de cette avalanche, tout d’abord un quinze Alpin de grande qualité et en face un groupe limité en regard des moyens financiers possibles, juste en nombre pour faire une feuille de match et encore en « collant » sur la liste 5 Reichels. Un autre monde !
Grenoble atomise Aix par 67 à 18 et prend un simple bonus offensif.
Mont de Marsan recevait Narbonne. Voilà une belle affiche à l’ancienne avec deux séquences totalement distinctes. Une première mi-temps laborieuse, pauvre en événement atteinte sur le score de 09 à 06 pour les locaux qui ont du entendre vêpres dans le vestiaire, le sermon de Dal Maso a du marquer les esprits. Résultat 25 points inscrits à « cherche » par les Montois dans ce deuxième temps.
Le jeu s’est libéré prenant de l’ampleur, de la vigueur aussi dans le jeu et à travers de ce que je nommerai pudiquement des réactions d’orgueil, d’autres diraient des bêtises, 5 cartons jaunes 3 pour les Audois passés maitre dans ce domaine depuis quelques temps et 2 pour des Landais qui ne laisseront dans ce domaine aussi leur part « aux chiens ». Heureusement 3 essais jaune et noir sont venus illuminer la partie, aux 50’ par Chedal et 66’ puis 78’ par Mazzonetto. La messe est dite Narbonne par 34 à 06 a perdu à ce jeu, laissant la victoire et le bonus offensif aux Landais qui se replace dans la course en tête. Pour les Audois faudrait penser à jouer au Rugby, les dimanches se suivent et se ressemblent malheureusement.
Aurillac recevait Carcassonne, des Cantalous qui voulaient sortir de la douche Ecossaise qui les poursuit ces derniers temps, Carcassonne encouragée par de beaux succès en début de championnat, succès qui semblent les bouder ces derniers temps.
Dans un récent passé, beaucoup de maladresses de fautes de mains venaient ruiner les ambitions du jeu Auvergnat. Là on a du trouver les bons réglages, bonne conquête dans tout les domaines, créativité dans le jeu et adresse. Voila le menu du jour, trop copieux peut être, les Canaris ont attrapé une indigestion. 5 essais, on est généreux sur le plateau, l’abondance de bien ne nuit pas et d’essais non plus, c’est une réussite, 41 à 21, victoire et bonus offensif, belle fête à laquelle on n’était plus habitué. Carcassonne lui aussi à son niveau avec 2 essais à participé à la fête mais aujourd’hui rien ne pouvait perturber les Cantalous.
Histoire de confiance retrouvée peut être ?
Oyonnax à Mathon recevait Dax. Le Landais nouveau n’est pas facile à manœuvrer, va falloir y mettre du cœur coté des « ponceurs ».Bons en conquêtes les locaux font une bonne entame de partie, avec un essai transformé et une pénalité contre 2 réussites aux perches d’Apanui, un score de 10 à 06 semblait être une sûre base de lancement au moment des citrons. Il devait y avoir peut être un somnifère dans la boisson, les locaux semblent bien apathiques à la reprise, Dax se prend à espérer et revient à 13 à 09, mais fébrilité, peur de bien faire a peut être gâché leur jeu. Les Fils locaux se réveillent, marquent à la 68’ un essai faisant suite à une pénalité de Bousquet à la 62’, suffisant pour résister à 2 réussites d’Apanui qui portera son équipe sur les talons des locaux à la corne. Oyonnax bât Dax 18 à 12, Landais bras levés au ciel en fin de partie heureux de ce précieux point et aussi de retrouver leur honneur et leur Rugby.
Le match entre voisins à Jacques Fouroux où Auch recevait Tarbes. Match difficile certainement, on se connaît sur le bout du doigt depuis l’école de Rugby. Les valeurs des deux Rugby sont semblables ce sont celles d’un même terroir fait de rudesse, de sérieux dans lequel on sait apprécier les bons moments car dans le Gers et la Bigorre la vie du Rugby est difficile on y découvre toujours plus de sueur que de moyens. Dans ce contexte on s’attend parfois à ne pas assister à de grandes envolées, mais on sait apprécier un Rugby d’hiver à sa juste valeur surtout quand il est victorieux. 5 matchs consécutifs avec 4 victoires et un nul depuis la défaite à Moga, 19 points acquis en 5 matchs, aussi bien que les équipes en tête, Auch à gagné par 5 pénalités à 4 un match indécis où il a fallu mobiliser toutes les valeurs du groupe pour aboutir, la tâche contre l’Ours Tarbais n’est jamais simple. Auch bât Tarbes 18 à 12 et Tarbes prend 1 point en récompense de sa pugnacité.
Saint Etienne accueillait la Colombe, pour faire le devoir, satisfaisant ainsi à un destin déjà scellé depuis pas mal de temps, ce jour là face aux Haut Garonnais pour qui le moindre grain, le moindre fétu de paille permettant de consolider le nid seront les bienvenus. Même si le cœur n’y est plus tout à fait dans le Forez, la réception sera dure, on ne lâchera pas les armes aux premiers coups de semonce. Colomiers avec conviction a fait ce qu’il fallait et le Saint n’a pas failli. Match plaisant somme toute 2 essais de chaque côté, 15 à 10 à la mi-temps laissant planer le suspense pour la suite, l’essentiel quoi.
A la corne une grande joie pour la colombe, pour laquelle ça a voulu sourire, 18 à 24, victoire à l’extérieur qui vaut cher, bonus défensif pour la gloire pour les locaux.
On attendait beaucoup de la confrontation entre le Lou et l’Union, 1er contre 4ième, poursuite de la route tracée vers le haut niveau ou moment de doute, voila la problématique des deux clubs. La dessus problème d’infirmerie pour les hommes du fauteuil d’orchestre Bordelais, qui va-t-on pouvoir aligner ?
D’entrée de jeu les visiteurs lèvent le doute, ils ne sont pas venus pour faire de la figuration les gars, le Lou peut s’accrocher aux branches la brise Maritime est là, avis de grand frais aux bords du Rhône.
Voila bien la meilleure façon de poser le décor d’une victoire possible, jouer plein gaz pour faire douter le fauve. Un coup d’œil sur le banc Lyonnais permet de voir qu’on y est fébrile, sur le pré ça marche, une intervention du lutin facétieux Lopez, un jeu dans le tempo de Carballo pour une passe au pied qu’Avei capte et porte en puissance sous les perches. Fraser meuble et répond à Montagnat. Aux citrons pourtant rien n’est fait, 9 à 13 pour UBB. Bordeaux prend et donne du plaisir, Le Lou souffre mais n’a pas explosé sous les coups de butoir. Défense, défense, attente d’un jour meilleur, dos rond car à ce jeu UBB s’expose, le jeu appelle faute, que Monsieur Lamirand homme en jaune du jour voit et sanctionne durement. Le carton jaune sur Léo est le tournant du match, en infériorité numérique l’Union ne va rien céder si ce n’est des forces qu’il aurait été plus utile d’investir pour terrasser le Lou, lequel n’en demandant pas tant prend par son buteur les points qu’on lui offre. Puisant dans son large effectif pour faire tourner et rafraichir ses forces, profitant de la moindre occasion pour imposer son rythme, lui permettant ainsi de coiffer et dépasser l’Union. Baroud d’honneur de l’Union, logique car on ne change pas la monture au milieu du gué.
L’impeccable Fraser aura l’occasion de nous ramener dans le bonus défensif mais il sera dit que ce jour là ne sera pas le jour de l’Union.
Hélas victoire du Lou par 21 à 13.
Que nous reste-t-il ? Rien sinon la conscience d’avoir fait ce qu’il fallait, avec bien sûr quelques imperfections,
D’avoir beaucoup donné pour avoir rien reçu.
A ce jeu on peut tout tenter, tout en espérer, mais il est difficile de tout maitriser, ce qui reléve de l’humain est difficilement maitrisable. Comme le disait « Monsieur Pack », Lucien Mias Capitaine emblématique des bleus au soir d’une défaite « I’ Arbitre fait parti du match comme le vent et la pluie et il faut pour vaincre s’en accommoder ».
Après le temps de la révolte et de l’amertume, voila des propos sages, que nous adopterons !
Maintenant, place au repos, au travail avant la venue de Saint Etienne à Moga le 19 février, et avant d’aller à Albi le 26 février dans l’antre d’un autre fauve.
D’ici là et en attendant de nous régaler avec les joutes à venir, remercions nos garçons pour le plaisir qu’ils nous ont encore procuré.
Le jeu qu’ils pratiquent nous convient en tout point, il y a bien sûr aussi une part de risques à assumer, tout comme eux nous sommes conscients de tout le travail et du chemin à faire encore avant d’atteindre l’excellence.
Mais l’histoire qu'ils sont en train d’écrire est belle et soyons persuadés que nous aurons encore du plaisir à la vivre.
Allez l’Union.
Léopold.