INTERVIEW DE MATHIEU LESCURE, CAPITAINE DE AURILLAC
L'interview de Mathieu Lescure, capitaine d'Aurillac
Nouvelle saison, des départs et des recrutements de joueurs et d'entraîneur, comment se passe l'intégration de l'ensemble.
Contrairement aux autres saisons, l'avantage que nous avons eu c'est que nous avons eu moins de roulement. Les autres années nous avions des chamboulements d'effectifs avec 15 départs et 15 arrivées. Cette année on a réussi à garder l'effectif que l'on avait l'année dernière et continuer à travailler sur ce que l'on appelle en sport la continuité. Ça c'est l'aspect positif puisque du même coup on garde le même groupe, les nouveaux joueurs qui arrivent amènent un peu de fraîcheur avec aussi les nouveaux coaches. Pour le moment ça se passe très très bien, le moral est vraiment là et le groupe est bien. Après sur notre début de saison, pour l'instant c'est un peu tôt pour en tirer des enseignements, trois matches une victoire, une défaite à la maison, une défaite à l'extérieur. On n'a pas commencé de manière très très positive le championnat en sachant que l'on avait fait un bon match d'entrée contre Oyonnax, un très mauvais contre Pau, on a joué complètement à l'envers, et que contre Agen on a joué une mi-temps, on a fait un match mi-figue mi-raisin, une très bonne première mi-temps et là on s'est un petit peu écroulé en deuxième mi-temps du fait de la qualité de jeu de notre adversaire.
La saison passée a été en trois parties, une première partie excellente, une deuxième catastrophique avec neuf défaites d'affilée, et enfin une troisième partie très bonne. À croire que l'hiver du Cantal ne réussit pas aux rugbymen. Je crois savoir que du côté des entraînements il y a du changement cette année ?
Qui dit nouvel entraîneur, dit aussi nouvelle organisation. Le jour de repos était le jeudi avec une grosse plage de travail en début de semaine, et on était vraiment relaxe en fin de semaine. Maintenant le jour de repos est le mercredi, mais le contenu des entraînements est aussi différent. Autre point important, l'entraîneur est jeune et il n'y a pas de conflit de générations. Ce qu'il nous fait faire pour le moment est très enrichissant puisque très variés. Tout ça se passe bien.Maintenant il faut que nous ayons des résultats.
La saison passée trois matches trois victoires, aujourd'hui c'est un peu plus délicat avec une seule victoire et deux défaites dont une à domicile.
L'année dernière nous avons commencé par une première victoire extérieure à Tarbes. Cette année c'est un peu le phénomène inverse, on réussi notre premier match contre Oyonnax à la maison, et au lieu de confirmer contre Pau, on est passé à côté de notre sujet en jouant à l'envers. On sait que notre force est le jeu de mouvements. Contre Pau on s'est entêté à proposer le même jeu qu'eux basé sur le jeu au pied. Et quand on veut prendre à quelqu'un quelque chose qu'il sait très bien faire et que l'on ne maîtrise pas forcément, ça s'est retourné contre nous. C'est dommage parce que le ce match là, si on le joue 10 fois, on doit le gagner neuf fois parce que Pau n'a pas forcé son talent pour nous battre ce jour-là. Contre Agen on est tombé contre une grosse équipe quand même. Agen a quand même des difficultés devant mais je pense qu'ils vont arriver à gommer ça rapidement. À mon avis Agen restera quand même une des grosses cylindrées de ce championnat. Perdre 20 à 6 à Agen sachant que jusqu'à la mi-temps on leur a proposé un très beau combat mais après on a lâché prise. Oui au lieu d'avoir 12 ou 13 points comme l'année dernière, on n'en a que 5 ou 6, mais la saison est longue, il y a 30 journées, et on doit réagir et ne pas tomber dans la suffisance comme l'année dernière et attendre de perdre neuf matches pour réagir. Il faut que l'on réagisse maintenant. Il faut que ce soit à Bordeaux. Réagir ne veut pas dire forcément gagner, mais proposer un gros match, une grosse adversité, et que l'on fasse trembler Bordeaux jusqu'à la fin même si on ne gagne pas.
Quand on voit que Aurillac bat Oyonnax finaliste l'année dernière, puis il perd à domicile contre Pau, Pau qui est battu la semaine d'après chez lui par Lyon, Lyon que Bordeaux aurait pu battre chez lui, n'est-on pas en droit de se demander si à part Agen, le niveau de cette PRO D2 est très homogène ?
Parfaitement, de toute façon c'est ce qui se passe depuis plus de trois ans. Ça s'explique facilement dans le sens où il y a énormément de joueurs sur le marché, des étrangers, tous les jeunes qui sont formés dans nos clubs et qui veulent avoir du temps de jeu, et cela se télescope dans l'élite. On se retrouve donc avec beaucoup de joueurs, beaucoup au chômage et les effectifs s'enrichissent et le niveau s'égalise dans tous les clubs. Cette saison il y a une, voire deux équipes qui se détachent en haut, autant en bas, et tout le reste de la 3e à la 14e place, c'est très serré. Jusqu'à 5/6 journées de la fin, personne ne saura qui va monter, qui va descendre. Mais le phénomène s'accentue de plus en plus chaque week-end, que ce soit à la maison ou à l'extérieur aucune victoire n'est acquise.
Comment avez-vous abordé le match contre l'union ?
En se mettant dedans rapidement et en travaillant ce match. On est dans une situation où on a besoin de points comme 14 clubs sur 16 dans la PRO D2. On bosse pour les phases qualificatives et cette première défaite à domicile, on se l'est mangée déjà. Il faut réagir il faut compenser sa défaite par des résultats. Bien sûr que Bordeaux fait partie des équipes chez lesquelles on va essayer d'aller chercher des points. Je ne dirai pas comment il faut prendre Bordeaux on verra avec les coaches cette semaine. En tout cas il faut prendre toutes les dispositions et les moyens nécessaires pour se déplacer dans de bonnes conditions et faire un résultat. Après sa reste un match de rugby avec tous ces paramètres, on ne peut pas prévoir ce qu'il va se passer, c'est ce qui fait la beauté de ce sport. On n'y va pour essayer de gagner, après Bordeaux dans une bonne dynamique va essayer lui aussi de gagner. A nous de faire le nécessaire pour les contrer.
Merci Mathieu et bon match.