INTERVIEW DE MARTIN JAGR SURNOMME TCHEQUE

 

 

Je suis né le 27 septembre 1979 à Prague, et je viens de m'installer à Bordeaux avec Helena. J'ai commencé à jouer au rugby en 1979 au Sparta de Prague. J'ai joué au rugby parce que mon père, mon grand-père et mon oncle ont joué au rugby, c'était vraiment le sport de la famille. Aujourd'hui le rugby doit être le 64e sport national en République Tchèque, mais avant le régime communiste, c'était un grand sport national, il y avait des matches avec 40 à 50 000 supporters. Mais le régime communiste a confondu le rugby et le football américain, et ils ont tout arrêté. J'ai joué au Sparta jusqu'en 2000, et après je suis parti à Pontypool au Pays de Galles pour une saison. Mais comme le nombre de joueurs étrangers était limité à deux, avec l'arrivée de deux fidjiens internationaux, comme troisième étranger j'ai dû repartir en cours de saison. J'ai fini la saison avec l'équipe tchèque en faisant un stage à Auxerre, Toulon m'a repéré et fait signer un contrat qui a duré finalement huit ans, huit ans merveilleux, mais on ne parlera pas de la fin.

 

 

Oui, je crois, il y a eu des pétitions, des lettres de soutien, des banderoles... Pour moi c'était quelque chose d'extraordinaire, avec Labadze, car il est dans le même cas que moi, nous avons été traités de la même manière, et on vient de vivre avec le soutien des supporters quelque chose que peu de monde a vécu, personnellement ça m'a beaucoup touché. D'un côté c'était magnifique, mais de l'autre ça a fait que c'était encore plus dur de quitter tout le monde. Pour moi c'est quand même une grosse satisfaction car après huit ans, quitter les supporters comme ça, ça veut dire que j'ai tenu ma place sur le terrain, que je leur ai donné beaucoup de plaisir, et en retour ça m'a fait vraiment beaucoup beaucoup plaisir qu'ils réagissent comme ça. Je les remercie encore du fond du cœur.

 

 

Je ne voulais pas trop quitter le Sud de la France, même si l'Union a fini 11e la saison passée, c'est une équipe très compétitive et qui méritait mieux que ça, car vu les joueurs, le staff, quand je vois les matches perdus de un ou deux points, c'est quelque chose que l'on peut changer, quand je vois que l'Union rivalise avec les meilleures équipes comme le Racing, Agen battu deux fois, etc. c'est plein d'espoir. Si on supprime les imperfections de l'année dernière, les matches perdus bêtement, on peut bien finir cinquième sans problème.

Et ensuite, quand j'ai rencontré Laurent Marti, on a bien discuté, le courant est passé immédiatement, j'avais l'impression de déjà faire partie de l'équipe. J'ai senti que je pouvais amener toute mon expérience et mon savoir-faire.

 

 

Très peu, Féfé (Laurent Ferrères) de nom, un peu Grégoire Yachvili que j'ai croisée sur le terrain, quelques autres aussi, mais je n'ai pas plus de connaissance des joueurs de l'union.

 

 

Sans fausse modestie, je pense pouvoir dire que j'ai une grande capacité d'adaptation. Je m'adapterai sans problème aux coaches et à l'équipe, c'est une de mes forces. Ce que je veux apporter, c'est dans la gestion des matches, dans la relation humaine, je pense être un ancien dans le rugby moderne, qui joue avec les sentiments et avec le cœur.

 

 

Je pense que l'on peut tout dire, il suffit d'y mettre les formes. Quand j'aime pas, j'aime pas et je le dis, après il faut bien regarder la situation.

 

 

Je pense que c'est un recrutement de qualité. On va avoir un gros pack qui, avec le retour de l'interdiction d'écrouler les maules, devrait nous aider fortement. Je ne connais pas particulièrement les joueurs, mais si on pousse tous dans la même direction, on devrait faire quelque chose de bien.

 

 

Déjà de bien m'intégrer dans le groupe parce que à part le passage au Pays de Galles il y a neuf ans, cette mutation est une première pour moi, huit ans à Toulon, j'étais l'ancien, j'entourais les gens, les moins jeunes et les nouveaux, maintenant c'est moi qui vais être le nouveau, qui arrive dans une équipe structurée. Ensuite si je peux marquer des essais c'est tant mieux, si je peux faire marquer des essais c'est tant mieux, mais réellement je n'ai pas d'objectifs personnels, je veux bien m'intégrer dans le groupe et faire le maximum comme toujours.

 

 

Je vais quand même parier sur Agen qui est une grosse équipe et qui a fait un bon recrutement. Après c'est ouvert. Pour la deuxième place il y a Mont-de-Marsan et Dax qui viennent de descendre. Ils peuvent faire une magnifique saison comme finir avant-dernier. Oyonnax nous a rappelé que la PRO D2 est un championnat très ouvert. Je pense que l'Union devrait terminer quatrième ou cinquième si on ne fait pas de bêtises, si on s'applique bien, mais à part Agen je ne vois pas quelle équipe pourrait survoler le championnat, mais tout peut arriver.