LETTRE DE CHARLES EDOUARD YACHVILI A SON FRERE GREGOIRE

Grégoire,

 

La première image que j'ai de toi, et là tu vas sûrement rire, c'est moi petit continuellement accroché à tes grandes jambes, parce que tu étais déjà grand à l'époque. Tu es vraiment l'image du grand frère, toujours présent, toujours attentif, à partager nos jeux, à m'emmener avec toi faire une petite promenade, à me consoler, et point très important, comme toujours quand il y a trois garçons dans une famille, il y en a deux qui se cherchent toujours un peu. Et chez nous c'était Dimitri et moi ; et comme j'étais le petit dernier, plus faible, tu me protégeais un peu et tu faisais bien l'arbitre entre nous deux, tu savais me calmer. Tu es mon modèle dans la vie et dans le rugby en particulier.

Les dates de la vie sont étonnantes, c'est au moment où tu quittes le rugby de haut niveau que je vais y entrer. J'ai l'impression d'hériter de quelque chose venant de toi. Je vais essayer d'être digne de la famille, et particulièrement retenir ton exemple, dur au combat, résistant, excellent défenseur, un pro !

 

Grégoire je voudrais te féliciter et te remercier pour l'exemple que tu étais pour moi (et que tu restes), notamment dans le rugby où j'aimerais bien suivre ta carrière nationale et internationale. Quel rêve pour le débutant que je suis ! Comme tu me l'as toujours dit, pour cela il faut du travail encore du travail. J'essaie d'être digne de tes conseils, et je progresse, je te suis dix ans plus tard puisque j'ai déjà fait avec la Géorgie le championnat d'Europe des moins de 18 ans et la coupe du monde des moins de 19 ans en Afrique du Sud en 2005.

 

Tu es à la différence de Dimitri et de moi d'une grande sagesse, très posé et de grand conseil. D'ailleurs tu sais que tu es mon confident, celui que j'appelle quand j'ai besoin de parler, d'être écouté et tu es toujours disponible et ça, ça n'a pas de prix.

 

Je voudrais quand il en est encore temps, faire deux vœux :

-    le premier, reste tel que tu es, c'est comme ça qu'on t'aime,

-    Le deuxième, Grégoire, toi le grand frère, débrouille-toi, mais fait en sorte que nous puissions faire cette année toi, Dimitri et moi un match ensemble, un vrai match, un match de préparation par exemple, et à l'Union, ça, ça serait un bel au revoir !

 

Merci Grégoire.

 

 

Charles Edouard

 

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