INTERVIEW DE FREDERIC GARCIA

 

Pour commencer, quelques mots sur le match de cet après midi à Grenoble ?

On a vu aujourd'hui l'écart qui l'y avait entre deux formations qui n'avaient pas les mêmes objectifs : Grenoble jouait la qualification, nous on était attaché à bien finir mais l'écart était trop grand sur les objectifs de ces deux équipes et nous avons été malheureusement en grande difficulté aujourd'hui.

 
Certainement content d'avoir fini la saison ce soir, peux-tu nous faire un petit retour sur elle, toi qui as été très avare d'interviews ?

Elle est terminée ce soir, mais elle s'est surtout terminée après le match de la Rochelle. Pour moi personnellement la saison s'est terminée là parce que c'était le dernier match à enjeu à la maison. Ce qui est intéressant c'est qu'il est arrivé tard dans la saison. On est resté dans le coup à portée de fusil des qualifiables jusqu'à la 27e journée, c'est ce que je retiens de positif pour la saison. Après c'est une saison sportivement riche parce qu'on a réussi à rester longtemps dans la première partie de tableau espérant une qualification, et ça c'est très important parce que une saison à 30 matches c'est très long et on a pu espérer jusqu'à la 28e journée. C'était très important pour moi.

 
 Comment es-tu après ce dernier match, déjà à Dax, ou encore dans les souvenirs de Musard, un petit peu perdu ?

Je crois que je n'ai pas de soucis pour faire la part des choses, en ce moment je sais profiter des moments à Bordeaux et des garçons avec qui j'ai travaillé pendant quelques années. Je veux profiter des derniers moments avec ce collectif.

 
 
Un grand chapitre du livre de ta vie va s'achever. Peux-tu nous rappeler ta carrière au CABBG puis à l'Union ?

Rapidement. J'ai signé ma première licence au CABBG en 1981. J'y ai fait toutes mes années jeunes. J'ai commencé à jouer en équipe première en 92 jusqu'en 2002. Parallèlement à ça depuis 99 je m'occupe du centre de formation. Ensuite j'ai pris l'entraînement PRO D2 avec Christophe Reigt, puis en Fed 1 avec le CABBG, puis avec l'Union en PRO D2 avec Patrick Laporte et cette année avec Vincent Etcheto et Ludovic que je suis allé chercher à Lyon.

 
 
Quel est ton meilleur souvenir de cette période ?

Il y a trois parties, les années d'insouciance chez les jeunes du CABBG qui sont importantes pour une carrière et une vie d'homme, des années juniors qui ont été pleinement vécues. Après j'ai eu la chance de faire 10 ans au CABBG en première division mon club formateur, et j'en garde d'excellents souvenirs là-dessus aussi, après en tant qu'entraîneur, pour l'instant on n'a pas gagné de titres, mais on a eu des victoires importantes, des victoires chez les prétendants comme Agen où la Rochelle, ce sont des signes qui marquent.

 
 
Et le moins bon ?

En tant que joueur on perd un quart de finale contre Agen et cette année là on aurait pu aller loin.

 
Qu'as-tu envie de dire à Laurent Armand avant de partir ?

J'ai envie de lui dire "bon retour chez toi", Laurent est un artisan du rugby girondin, il jouait à l'Union, je lui souhaite bon retour et bonne chance.

 
 
Et aux joueurs ?

Vous avez la chance d'être dans un club en pleine reconstruction, qui a surmonté le plus dur depuis la création de l'Union et a trois ans, même si c'était dur en février, le club s'est stabilisé, il a gagné le respect du rugby français, le flambeau est passé, à eux de prendre en main l'avenir du rugby girondin.

 
 
Cette année a été une année à crise cardiaque, d'abord l'arrivée de Marc Delpoux, même si cela s'est finalement bien passé ça n'a pas été facile à encaisser au début, et ensuite la possible fin de l'Union avec le départ de Laurent. Avec six mois de recul, qu'as-tu pensé à ces moments-là ?

 Avec du recul je dirais que j'ai un métier qui est fait de beaucoup de rencontres, et la rencontre avec Marc en est une de plus, après je crois surtout que le rugby bordelais est vraiment passé à côté d'une catastrophe. Je ne sais pas si tout le monde a mesuré que l'on était au bord du précipice, et que, à une semaine près, le rugby professionnel à Bordeaux allait disparaître. C'est le souvenir marquant que j'ai de la saison. J'étais très inquiet par rapport à ça, j'ai pensé à toutes les personnes qui avaient oeuvré pour que les clubs s'unissent et que le rugby continu dans le bordelais, à tous ceux qui ont cru en l'Union, et j'avais beaucoup d'inquiétudes.

 
 
Est-ce à ces moments que tu as commencé à penser à changer d'air ?

Non, c'est une réflexion qui a mûri lentement dans ma tête depuis au moins deux ans. Je sentais bien que faire une carrière dans son club et y rester tout le temps n'était pas forcément concevable. Il fallait donc trouver de nouveaux challenges. Avec l'Union c'était formidable mais après il fallait que je bouge pour faire évoluer ma carrière.

 
 
Pour l'avenir, que penses-tu du recrutement de l'Union ?

Je crois que le recrutement est de qualité. Le constat sur les quatre saisons qui viennent de se passer est assez clair, sur l'évolution du championnat qui tire tout le monde vers le haut aussi, et je crois que le recrutement est ambitieux et que par ce recrutement l'Union se positionne pour être candidat aux cinq premières places.

 
 
À Dax, connais-tu Roumat et Coyola ? Comment imagines-tu ton intégration dans le club, avec le staff, les joueurs ?

Oui je les connais. Maintenant il me tarde de commencer cette nouvelle aventure, maintenant que la saison est vraiment terminée. J'ai juste de l'impatience.

 
 
Et le centre de formation, que va-t-il devenir sans toi ?

Autant j'ai été un des rouages importants pendant longtemps, là je n'ai plus de fonctions d'entraîneur depuis deux ans. On a réussi à faire une passation de pouvoir et à créer une organisation qui tourne bien, donc je n'ai aucune inquiétude pour son avenir. Je sais que le club et Laurent Marti ont envie que le centre de formation continue à se développer, je n'ai pas de soucis la dessus.

 
 
Quels conseils peux-tu donner à tous les jeunes qui y sont et ceux qui veulent venir ?

Pour ceux qui jouent, pour ceux qui veulent venir ici au centre de formation, je leur dirai que "nous avons un centre où l'on travaille beaucoup, où l'on vit bien, où on trouve tous les moyens pour réussir. Vous qui y êtes vous avez de la chance et vous qui voulez y venir vous faites un bon choix parce que c'est un outil qui, si vous vous en donnez les moyens, vous permettra de réussir.

 
 

Merci Fredo, et bon vent à toi à Dax.
 
 
 
 
 
Léopold
Jacques