ITW JULIEN SERON

Julien, tu es à l'Union depuis trois ans, 25 fois sur la feuille de match en PRO D2, 30 fois en TOP14 et Amlin CC, tu fais presque partie des "anciens", quels sont ton meilleur et ton plus mauvais souvenir avec l'Union ?

 Meilleur souvenir, j'en ai plusieurs : la saison de la montée de PRO D2 avec à la sortie ce match d'accession à Agen et la monté en TOP 14, toute l'euphorie et la joie qu'il pouvait y avoir autour de cet évènement. Et puis difficile de ne pas citer quelques gros matchs de TOP 14 à Chaban, les grandes fêtes qui vont avec, voilà ce que je retiens, les émotions. 
Côté moin bon souvenir, cette saison que je suis en train de vivre, qui est un peu compliquée, où j'ai un peu moins joué, il n'y a pas forcément un moment précis, mais c'est une période qui est un peu délicate où il faut se serrer les coudes, prendre sur soi, travailler plus, se remettre en question, mais c'est le sport de haut niveau qui est comme ça, qui est fait de haut et de bas et c'est la vie.

 Samedi dernier à Chaban-Delmas, victoire historique contre le RCT, victoire qui nous fuyait depuis cinq mois, quel en est le déclencheur à ton avis ?

 Je ne sais pas si c'est une prise de conscience des garçons, je pense que c'est un jour où tout s'est bien déroulé, tous les joueurs étaient ultra concernés, toutes nos forces ont été décuplées, on a su jouer ensemble, retrouver des mouvements dans le jeu qui étaient les nôtres jusqu'à présent et qu'on n'arrivait plus à reproduire, et là ça c'est super bien passé. Je pense qu'il y a eu énormément d'envie. On ne peut pas dire que sur les derniers matchs il n'y en ait pas eu, mais on a eu samedi cette petite réussite qui a fait que le match a très vite basculé, et dans l'euphorie on a tout réussi. C'est difficile de dire quels ont été les points précis qui ont fait qu'on ait gagné ce match avec un tel score. Il y a des matchs comme ça où tout va basculer et derrière, ça va s'enchainer très vite, c'est sur des petits détails qu'on a gagné, comme c'est sur des petits détails qu'on perd souvent. Et puis derrière l'adversaire s'est peut-être un peu relâché, nous on a continué sur la même ligne et à la sortie ça fait 41 à 00. C'est super, mais le plus dur reste à venir. 

 Justement, l'année dernière à Chaban-Delmas devant 33.000 supporters on bat Toulouse 18 – 17 et la semaine on va perdre à Lyon en faisant un match plus que moyen. Comment ne pas retomber dans ce même travers ?

 Justement en y repensant. En y repensant pour ne pas faire les mêmes erreurs. Je pense que c'est le problème de notre culture française qui veut que des fois on se repose un peu trop sur nos lauriers et qu'on se contente de ce qui a été fait, mais le staff et l'encadrement nous ont mis en garde et nous ont très vite rappelés à la dure réalité de ce championnat en nous montrant qu'au classement c'était toujours très serré en bas, et que cette victoire certes nous a fait un bien fou, mais elle ne garantit pas le maintien. Donc il va falloir travailler très dur comme on le fait depuis déjà pas mal de temps en espérant que nous saurons mettre dans les prochains matchs la même envie, la même détermination que ce qu'on a pu mettre ce weekend contre Toulon et alors on ne sera pas loin de notre objectif.

 Comment vois-tu ce match contre le Stade Français  samedi  prochain ?

 Ca sera forcément très dur parce que avec le match que nous venons de faire, on ne peut pas repartir dans nos travers. Ca voudrait dire qu'on ne se respecte pas et qu'on se moque de nous même. Si on reproduit les accidents qui ont été les nôtres ces dernières semaines, ça voudra dire que le travail qui a été fait samedi dernier n'aura servi à rien. Je crois qu'il faut qu'on reste sur cette même ligne et que chacun d'entre nous continue à se surpasser, à donner le meilleur de lui-même, jouer en équipe, avec du lien entre nos lignes. Si on entre sur le terrain avec ces envies, je ne vois pas comment on ne pourrait pas sortir la tête haute de ce match et avec des points.

 
Merci Julien et très bon match.

 Jacques