Sergio Parisse : "On est dans l'obligation de faire des résultats à l'extérieur"


Crédit photo : Stéphane Hamel / Stade Français

 

Bonjour Sergio, tu effectues ta 11ème saison au sein du Stade Français, pourquoi une telle fidélité à ce club ?

Tout d’abord, j'ai grandi au Stade Français. Je suis arrivé en 2005 à l’âge de 21 ans en provenance de Trévise. Je dois beaucoup à ce club, il m’a fait progresser non seulement en tant que joueur de rugby mais aussi et surtout en tant qu’homme. Paris reste une ville merveilleuse dans laquelle il fait bon vivre et ça a aussi compté dans mes choix. J’ai rencontré beaucoup de joueurs qui sont très attachés à ce club, c’est un club avec une histoire particulière. Et puis les dirigeants ont su me convaincre avec les projets qu’ils avaient pour ce club au fur et à mesure des années. Je pars également du principe qu’il est très important pour un joueur d’aimer le maillot qu’il porte et pour moi c’est le cas avec celui du Stade Français. Je me sens bien ici et je ne vois pas pourquoi je partirais, j’ai notamment prolongé l’aventure de 4 ans cette saison. Je veux vraiment terminer ma carrière ici.

Comment expliquer le parcours du Stade Français cette saison, alors qu'il est tenant du titre ?

C’est très difficile à expliquer, c’est vrai que notre parcours est très décevant cette saison. Lorsqu'on cherche, on peut toujours se trouver beaucoup d’excuses : les sélections nationales, le tournoi des 6 Nations, la Coupe du Monde, ou encore le fait qu'on n'a pas été épargné par les petites blessures tout au long de la saison. Après, on fait un mauvais démarrage où l’on perd beaucoup de points et ça nous met la pression d’entrée. Tout au long de cette saison on n’a pas réussi à trouver la bonne dynamique. Ensuite vous savez comment ça se passe, avec les mauvais résultats une situation de doute s’installe. On voulait aussi vraiment remporter la Champions Cup, on s’en était donné les moyens mais on est passé totalement à côté du quart-de-finale à Leicester (défaite 41-13). Clairement on ne méritait pas d’aller au bout dans cette compétition. Voilà, c’est tout un ensemble de petites choses, on a eu aussi le départ de notre entraîneur des arrières Jeff Dubois qui n’a pas été remplacé. Plusieurs choses ont fait que les joueurs n’étaient pas dans les meilleures dispositions pour jouer. Peut-être que notre effectif était un peu court aussi parce qu’on a vu qu’à chaque fois qu’on avait des blessés c’était vite très compliqué.

Tu es capitaine à la fois du Stade Français et de l’équipe d’Italie, le rôle de capitaine est-il différent en club et en équipe nationale ?

Personnellement, j’essaye d’appréhender toujours de la même façon le fait d’être capitaine, quand j’ai la chance de l’être. Etre capitaine c’est surtout avoir une gestion humaine des mecs donc forcément c’est différent en fonction des groupes. Au Stade Français on a beaucoup de nationalités différentes, des cultures diverses, la gestion du groupe n’est pas la même. Je m’applique à toujours essayer de donner l’exemple que ce soit sur ou en-dehors du terrain. Le rôle d’un capitaine c’est aussi d’être disponible pour ses coéquipiers. Avec la sélection italienne c’est plus compliqué puisqu’on passe beaucoup moins de temps ensemble : 12 semaines en moyenne. Mon rôle en sélection est principalement de souder le groupe le plus rapidement possible. Dans les deux cas, c’est surtout le contexte qui diffère, mais pour moi c’est la même chose : il faut être un exemple et inspirer les autres.

L’année dernière, vous étiez venus vous imposer à Bordeaux grâce à un drop de Jules Plisson à la dernière minute. Comment vois-tu le match de ce week-end ?

Le contexte est différent, l’année dernière on était sur une très bonne dynamique, celle-là même qui nous amène vers le titre de champion de France. L’équipe était en pleine confiance, mais cela reste un grand exploit pour nous d’aller gagner à Bordeaux. L’année dernière c’est vrai qu’on gagne grâce à un drop de Jules, tout nous réussissait à ce moment de la saison. Ce week-end ce sera très différent, les Girondins ont la possibilité d’affronter une équipe qui est en manque de confiance et ils ont besoin de points dans la course à la 6ème place. De notre côté, notre maintien n’est pas encore acquis donc on se doit de prendre des points à l’extérieur. En plus on a eu deux semaines pour préparer ce match, ce qui laisse le temps aux deux équipes de se remobiliser pour la fin du championnat. Le Stade Français et l’UBB sont deux équipes qui envoient beaucoup de jeu, chacune va essayer d’imposer son rythme et je pense que ce sera un match très agréable à regarder pour tous les spectateurs présents au stade.

Enfin, dernière question : as-tu une habitude ou un petit rituel d’avant-match à nous faire partager ?

Je n’ai pas spécialement de rituel d’avant-match. Ce sont des petits rituels, des petites coutumes comme mettre ma chaussette gauche avant la droite. Je fais aussi attention à mettre le pied gauche en premier sur la pelouse lorsque je rentre sur le terrain.

Merci beaucoup Sergio, et bon match samedi !

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