Baptiste Serin : "Une dignité et du caractère à montrer"

À deux jours de défier la Section Paloise, Baptiste Serin, qui fêtera son 100ème match avec l'équipe première samedi, fait le point sur sa saison et annonce sa détermination.

Baptiste, comment tu te sens aujourd’hui ?
Très bien. Déjà j’ai goûté de nouveau au rugby, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. J’avais beaucoup d’appétit, j’en ai toujours. Je n’ai pas beaucoup joué cette année, ni avec mon club ni avec l’équipe de France. J’ai envie d’enchaîner les matchs et les bonnes prestations si possible.

Le tournoi fut-il difficile à vivre pour toi ?
Oui forcément, je n’étais pas habitué à être à cette place. J’avais joué 65 minutes par match en moyenne sur le dernier tournoi, j’étais titulaire depuis longtemps à ce poste, en enchaînant les 5 matchs donc j’étais quand même très content. Ça a été compliqué pour moi cette année, pour plusieurs raisons. Il y a d’autres 9 qui me sont passé devant, qui sont aussi légitimes que d’autres, donc il faut que je continue à travailler. Mon premier objectif c’était de retrouver du temps de jeu avec le club, pour être performant tout simplement.

Comment as-tu géré cette situation ?
C’est compliqué. Je suis encore jeune, j’ai encore beaucoup à apprendre. J’ai vécu ça difficilement d’apprendre que je n’étais pas pris dans le groupe. Jacques m’avait appelé et m’avait donné les raisons. Ce qu'il m'a dit, je le pensais moi-même, ça faisait un moment que je ne croyais plus être sélectionné. J’ai quand même été dans le groupe, j’essayais d’aider le mieux possible. On était plusieurs dans ce cas donc on essayait d’aider au mieux, d’apporter de la fraîcheur, de la bonne humeur, et surtout de l’envie au groupe pendant l’entrainement. C’est compliqué quand on enchaîne des matchs de ce niveau, on est un peu fatigué dans la semaine. On était là pour cette dynamique et faire travailler le groupe.

Tu parles d’aider le groupe, garder la bonne humeur. Est-ce quelque chose d’important pour toi au rugby ?
Oui c’est important. J’ai été bercé avec des joueurs qui l’ont prôné pendant des années : Adams, Clarkins, Chalmers, Avei… c’est des mecs qui ont toujours été dans la bonne humeur, dans le plaisir de jouer au rugby. On n’a pas toujours eu des situations faciles avec le club, avec les maintiens qui se sont joués sur les 4-5 dernières journées chaque année. C’est des mecs qui ont été là pour apporter cette bonne humeur. C’est ça que j’ai essayé d’apporter, même si forcément j’étais très frustré à l’intérieur de moi. J’avais la chance d’être dans la même chambre que Jeff, donc forcément j’étais différent avec lui d’avec les autres. On s’est entraidé entre Bordelais, c’est important. Ça ne m’a pas empêché de garder le sourire, même si la frustration est là quand tu es compétiteur et que tu ne joues pas.

Espères-tu enchaîner sur le peu de matchs qu’il reste ?
Oui ! J’ai envie de ne donner la place à personne. Je pense à peu à moi, mais j’en ai tellement bavé pendant plus d’une saison et demie, que c’est très compliqué pour moi de lâcher quoi que ce soit. J’ai envie d’aider l'équipe au maximum, je ferai tout pour être le plus performant possible.

Pau vient samedi. Quel regard portes-tu sur leur jeu ?
C’est une équipe qui est mieux que nous. Ils ont gagné certains matchs qu’on a perdus sur le fil, comme contre la Rochelle. Ils sont sur une bonne dynamique et ont des joueurs d’expérience. Ils ont aussi une jeune génération qui arrive derrière et qui apporte une bonne dynamique. Ils ont réussi à créer ce qu’on n’a pas créé, c’est ce qui fait qu’ils sont à leur place et c’est totalement mérité. Après, on leur ne laissera rien du tout. J’ai envie de ne rien laisser à personne, et je pense que c’est le cas de tout le groupe. On est passé à côté de cette saison encore une fois. Je pense que maintenant il faut qu’on arrête de perdre à la maison, faut qu’on se fasse respecter. On a perdu deux matchs de trop à la maison. Certes, on a montré de bonnes choses, on a perdu de peu... Mais il faut arrêter de parler et qu’on agisse sur le terrain.

As-tu le sentiment que Pau vous est passé devant cette année ?
J’ai aucune amertume envers personne. Ils sont à leur place, ils le méritent. On est à notre place et on le mérite. Je pense que rien n’est fait au hasard. La vie c’est comme ça. Quand tu as quelque chose c’est que tu as fait ce qu’il faut pour le mériter. Nous il nous manque encore quelque chose pour y arriver, mais ça va venir. Il y a beaucoup de changements dans ce club, ça parle beaucoup autour de nous. Tant que nous les joueurs sommes convaincus que ça va marcher, on y arrivera. Le président, Rory, le staff ont fait les choses pour que ça change, qu’il y ait une mentalité différente. Que ça fasse plaisir ou pas, chacun a son avis, mais il fallait du changement. Ça fait des années qu’on échoue de peu. Je pense qu’ils ont voulu apporter quelque chose de nouveau, avec des joueurs de très haut niveau qui vont arriver. À nous de monter le curseur individuellement, pour que collectivement on s’en sorte.

Tu as lu des choses qui t’ont blessé pendant que tu étais au tournoi ?
Du fait de pas être là, c’est compliqué car tu entends des choses de partout, mais toi tu n’es pas là pour te faire ton propre avis. Entre Bordelais, on parlait, à se demander « Qu’est-ce qu’il se passe ? C’est bien ? C'est pas bien ? ». Forcément on avait des a priori sur un peu tout. Quand on est rentré du tournoi on a tous eu rendez-vous avec le président et Rory. On est ressorti de là soulagé car on savait ce qui allait se passer, et ce qu’ils voulaient faire de nous tous individuellement. Maintenant on est concentré sur la fin de la saison. Il reste 4 matchs et il faut qu’on soit performant pour l’équipe.

Est-ce que c’est facile de trouver la motivation alors qu’il reste 4 matchs et qu’il n’y a plus d’enjeu ?
Si je ne trouve pas la motivation là, autant que j’arrête le rugby ! Même s’il n’y a rien à jouer, il y a une dignité et du caractère à montrer. Certes, qu’on gagne ou qu’on perde ça ne changera rien, mais il faut qu’on montre du caractère, et qu’on se félicite du boulot qu’on fait. Il y a des joueurs qui vont nous quitter, ça a été dur à accepter pour plusieurs d’entre nous. Il faut qu’on montre qu’on a réussi à créer quelque chose, il y a toujours eu une bonne ambiance dans ce groupe et il faut qu’on le montre jusqu’à la fin de la saison. Il faut aussi montrer que l’UBB est en train de changer en bien, c’est important.

Te projettes-tu déjà sur la saison prochaine ?
Bien sûr qu’il faut se projeter sur la saison prochaine. Il n’y a plus rien à jouer donc il faut se faire plaisir. On travaille be aucoup à l’entrainement, il faut qu’on montre qu’on arrive à jouer. C’était notre force pendant des années. On a réussi à gagner pas mal de grosses équipes comme ça. Il faut mettre cette identité en place, se faire plaisir et rester soudé jusqu’à la fin de l’année. Même si les résultats n’ont pas toujours été là, à l’intérieur c’est resté soudé donc il faut que ça continue. Mon objectif principal c’est de renouer avec le plaisir et de rejouer au rugby tout simplement, et d’apporter ce que je sais faire.

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