A. BALES : "Le match aller est resté dans nos têtes"

Interview du demi de mêlée charentais Alexi Bales avant le déplacement de l'UBB à La Rochelle samedi. 


Crédit photo : Stade Rochelais

Bonjour Alexi, tu as bientôt 27 ans, tu arrives d’Agen où tu as joué 8 ans dont 4 années en Top 14. Tu joues dans une équipe qui, à 4 jours de la fin de la saison est leader incontesté et qui fait jouer des gabarits qui vont de toi (75kg et 1m74) jusqu'à Uini Atonio (145kg, 1m97). Aucun autre sport ne propose un tel éventail de gabarits dans une même équipe...

Oui je pense qu’on en est la preuve directe. On a des gabarits impressionnants notamment en première ligne, mais pas seulement. On a aussi des bons gabarits en 2nde ligne ou même en 3ème ligne. Si on allie ça à la vitesse des plus petits gabarits comme Gabriel Lacroix ou Vincent Rattez… On est complémentaire entre nous et il y a plusieurs profils différents. Les coachs peuvent choisir en fonction des équipes qu’on va rencontrer les profils qu’ils souhaitent mettre sur le terrain. Je pense c’est notre force cette année : ce groupe étoffé qui marche tous les week-ends.

Vous faites un parcours exceptionnel, 7 victoires à l’extérieur, 4 défaites dont 3 avec bonus défensif, et vous êtes invaincus à domicile. Comment pourrais-tu expliquer cette explosion et cette réussite ?

Je pense que La Rochelle a su se construire petit à petit notamment depuis la Pro D2. Aujourd’hui le club récolte les fruits qu’il a semés. Cela fait maintenant 20 ou 25 ans que le président est au Stade Rochelais, il a toujours eu la même politique, l’esprit club, l’esprit formation. Tout cela réuni fait qu'aujourd’hui le club de La Rochelle est premier du Top 14.

On dit que dans toute grande équipe il y a toujours au moins un joueur exceptionnel. Victor Vito serait-il celui-là ?

Il n’y a pas que Victor mais c’est vrai que c’est un joueur exceptionnel. Il a gagné deux coupes du monde, ce n’est pas par hasard. L’état d’esprit de ce joueur est remarquable, avant tout, avant même ses performances, son état d’esprit tire le groupe vers le haut. Il donne sans cesse des conseils où il apporte sa touche technique, ce qui fait qu’il avance. Mais il y en a d’autres, je pense à Brock James aussi dont l’expérience fait vraiment du bien à l’équipe.

Il y a aussi sans doute le soutien du fameux "16ème homme", depuis le début de la saison vous jouez à guichets fermés. Ca doit vous aider aussi ?

Oui, bien entendu. Je pense que depuis le premier match, qu’il soit amical ou non, on a été suivi de bout en bout. Le stade a toujours été à guichets fermés et c’est assez impressionnant. Je me souviens même d’un jeudi soir en challenge européen, en plein hiver, le stade était quasiment rempli. C’est ça qui est impressionnant : nos supporters sont là à n’importe quel moment de l’année, qu’on gagne ou qu’on perde. C’est vrai qu’on gagne souvent mais ils sont toujours présents derrière nous.

Vous confirmez vos remarquables résultats du Top 14 en Challenge Cup. A la vue de votre forme actuelle on vous imagine très bien à l’affiche sur les 2 finales. Vivez-vous cela comme de la pression ou au contraire comme de l'excitation ? Vous manquez un peu d’expérience à ce niveau.

C’est vrai qu’on est un groupe jeune malgré tout, même si on a des joueurs d’expérience. Ce quart de finale était une très bonne expérience aussi puisque c’était à l’extérieur. On avait la pression du résultat puisqu’on n'avait qu’une cartouche : si on perdait ce match on était éliminé. Je pense que le groupe ne se met pas plus de pression que ça et joue les matchs les uns après les autres, on se focalise sur le week-end suivant. Aujourd'hui on est uniquement focalisé sur la venue de Bordeaux.

Justement, samedi vous recevez l’UBB, la dernière équipe qui vous a battus en Top 14. Plutôt qu'un sentiment de revanche, une forte envie de remettre les pendules à l’heure ?

Vous dire le contraire serait vous mentir, ce match est resté dans nos têtes toute l’année et on y pense encore. Perdre des matchs ça peut arriver mais marquer zéro point, c’est dur à encaisser. Maintenant, on ne va pas se mettre plus de pression que ça, on va essayer de faire ce qu’on sait faire : faire un bon match, parce qu’il le faudra pour battre une belle équipe de Bordeaux.

Comment pressens-tu cette rencontre ?

Les Bordelais ont un jeu très porté sur l’offensive donc ça va être un gros match, avec des essais je pense. J’espère tout de même qu’on va le remporter...

Merci Alexi, et bon match !